La fonction initiale de l’onduleur est de transformer le courant continu produit par les panneaux PV en courant alternatif exploitable par un bâtiment ou par le réseau de distribution public. Quantité d’installations – plusieurs dizaines de milliers en France, des centaines de milliers, voire des millions à travers l’Europe – fonctionnement de cette manière.
Depuis quelques années, d’autres fonctions se sont ajoutées : charger et décharger un stockage d’électricité, par exemple, ou bien arbitrer entre plusieurs sources pour alimenter le bâtiment, ou encore orienter les flux d’électricité PV pour maximiser l’autoconsommation.
Antoine Mathieu, Directeur Commercial d’Imeon Energy, estime qu’il existe un important marché pour les nouveaux onduleurs « Retrofit » permettant notamment d’ajouter un stockage d’électricité à une installation existante. ©PP
Depuis trois ans, le français Imeon Energy propose une gamme de deux onduleurs qui savent gérer 3 sources d’énergie : le réseau, les panneaux PV en toiture et un stockage d’électricité en batteries. Ce qui permet de développer différentes stratégies : maximiser l’autoconsommation, écrêter les pointes d’appel de puissance au réseau pour optimiser le contrat d’approvisionnement d’électricité, etc.
De plus, ses onduleurs constituent en réalité des plateformes d’intégration d’objets et de services connectés. Imeon Energy a mis l’accent sur la compatibilité entre ses onduleurs et différents stockages, issus de plusieurs fabricants.
L’entreprise offre déjà toutes sortes de fonctions de suivi de la production PV, de la consommation, du taux d’autoconsommation, etc. Il permet aussi à des tiers d’écrire des applications pour ses onduleurs.
Cette année, Imeon Energy dévoile à Intersolar 2019 deux nouvelles gammes qui seront disponibles début 2020. La première, composée d’onduleurs hybrides, gère stockage, panneaux et réseau en même temps, assure le secours électrique des fonctions essentielles dans le bâtiment et propose 2 puissances monophasées de 3000 et 5000 W, ainsi que 4 puissances triphasées de 5, 6, 8 et 10 kW.
Ces 6 onduleurs Imeon Neo gèrent le raccordement au réseau et les priorités d’alimentation (PV, stockage, réseau) selon la programmation de l’installateur. Pour les sites isolés non-raccordés au réseau, il est possible d’installer jusqu’à 6 unités en parallèle en monophasé pour un total de 30 kW sous 48 V ou jusqu’à 10 unités en triphasé.
La seconde gamme est destinée au rétrofit, c’est-à-dire à compléter une installation PV existante, dont on conserve l’onduleur original, tout en ajoutant un stockage d’électricité. Raccordés en AC – courant alternatif – ces onduleurs détectent un excès de production PV reversé au réseau et le dirigent vers le stockage.
Ces trois nouveaux onduleurs de 5, 6 et 10 kW, destinés au rétrofit, sont compatibles avec tous les onduleurs raccordés au réseau existants, ainsi qu’avec un nombre croissant de stockages domestiques. Tous les nouveaux onduleurs Imeon Energy reprennent naturellement les fonctions de suivi et d’affichage de la production, des consommations du bâtiment et de l’origine de l’électricité consommé.
La nouvelle gamme Rétrofit est toutefois livrée avec deux compteurs pour un suivi précis des installations. Selon Imeon Energy, le marché français du stockage démarre enfin. Pendant des années, Imeon Energy exportait 90% de sa production. Le développement du marché lui permet de vendre davantage en France.
Les nouveaux onduleurs domestiques Fronius offrent 3, 3,6, 4, 4,6, 5 ou 6 kW de puissance pour la gamme PrimoGEN24 Plus monophasé et 6, 8 ou 10 kW pour les Symo GEN24 Plus. ©Fronius
Fronius, de son côté, l’un des grands spécialistes européens des onduleurs, fournit en France plusieurs marchés. Le premier est celui des investisseurs en installations PV, avec des puissances d’onduleurs de 50 à 100 kW dans sa gamme TAURO. Pour les fermes PV, Fronius présentait à Intersolar 2019, deux nouveaux Fronius Tauro de 50 et 100 kW, conçu pour des champs PV de 75 ou de 150 kWc. Comme l’indique délicatement le représentant de Fronius en France : sur ce segment de marché, le prix domine.
Le second segment de marché, pour lequel Fronius sent lui aussi un fort développement, est celui de l’autoconsommation domestiques, dans des puissances de 3 à 9 kW, pour l’instant, en attendant les bâtiments BEPOS début 2021. Dans cette gamme, Fronius propose une offre complète : onduleur, gestion du stockage d’électricité et solution de chargement d’un ou plusieurs véhicules électriques.
Fronius a également pris le parti d’ouvrir ses systèmes. Ils sont connectés en Modbus ou bien par un protocole propriétaire, mais Fronius ouvre ses API (Application Programming Interface ou interface de programmation) pour un accès en ligne à son Cloud. En France, cette ouverture s’est élargie jusqu’à Atlantic qui s’est associé à Fronius pour proposer une solution complète – PV + onduleur + pompe à chaleur – en maison individuelle.
En 2020, Fronius commercialisera un nouvel onduleur de 10 kW en mono et en triphasé. En sortie des onduleurs domestiques Fronius, une prise de courant est disponible pour l’alimentation de secours d’un appareil prioritaire en cas de coupure de courant. Les onduleurs Fronius prennent désormais en charge les fonctions d’orientation des flux d’électricité PV dans la maison, dans le but de maximiser l’autoconsommation.
Grâce à son régulateur Ohmpilot gérant une puissance de 3 kW en monophasé ou de 9 kW en triphasé, Fronius est en mesure de donner la priorité à la production d’ECS dans un ballon équipé d’une résistance électrique et de remonter et d’afficher toutes les données et l’historique de fonctionnement d’une installation domestique. ©PP
Depuis Mai dernier, une installation Fronius SOLH2UB est en test à Thalheim en Autriche. Fonctionnant principalement à l’aide d’électricité PV excédentaire, SOLH2UB produit de l’hydrogène dans un hydroliseur, puis le stocke afin de recharger des véhicules équipés d’une pile à combustible. Ce qui soulage les réseaux électriques, puisque l’électricité est principalement consommée sur le site où elle est produite. ©Fronius
Fronius ouvre son protocole propriétaire, ouvre ses API, adopte le protocole ModBus et noue des partenariats avec d’autres industriels pour que ses onduleurs domestiques puissent participer activement à la maximisation de l’autoconsommation PV. ©PP
Source : batirama.com / Pascal Poggi