Ce fonds, "MAIF Transition", est destiné à financer des projets d'exploitations agricoles engagées dans la voie de la transition écologique. "La logique, ce n'est pas de manger les terres agricoles pour y mettre à la place des panneaux photovoltaïques", a déclaré François de Rugy, répondant aux craintes exprimées par le maire de Bellegarde, où se trouve le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes.
"Ici nous avons un exemple de complémentarité entre activités agricoles et ombrières solaires photovoltaïques", qui permettent de protéger 9 hectares de cerisiers et d'abricotiers de la grêle et des épisodes cévenols de plus en plus en plus violents dans le sud du Gard, a plaidé le ministre.
"La production d'énergies renouvelables va permettre aux exploitants agricoles de financer, par exemple, leur transition vers l'agriculture biologique", a complété Éric Scotto, PDG d'Akuo Energy, à l'origine en 2010 de cette solution mêlant transitions énergétique et agricole.
La MAIF va engager 50 millions d'euros dans un premier temps, avec l'objectif de monter "rapidement à 400 millions d'euros", a précisé Pascal Demurger, directeur général de la MAIF. Cet accompagnement financier "est le seul moyen de passer à une grande échelle en France sur les deux transitions, agricole et écologique", a-t-il estimé.
Et François de Rugy veut promouvoir ce type de "pari innovant": "Ce n'est pas en restant arc-bouté sur l'existant que l'on construit l'avenir. Des choses que l'on pense folles à un moment donné prennent le relais d'activités anciennes, amenées à décroître", a-t-il poursuivi, en confirmant la programmation de la fermeture des quatre dernières centrales à charbon en France. "Il est important que des acteurs de la finance s'engagent dans le financement de cette transition énergétique", a enchaîné le ministre : "Il n'y a pas que l'argent public qui doit contribuer".