Le ministre du Logement, Julien Denormandie, avait déjà annoncé un nouveau report de la trêve hivernale des expulsions locatives, fixée normalement au 31 mars. Dans la foulée, l'Assemblée nationale l'avait fixée au 10 juillet. "C'est bien, mais pas suffisant", a jugé Ian Brossat, dans une interview.
"La crainte est d'avoir beaucoup de familles qui se retrouveraient sous la menace d'une expulsion ou à la rue au coeur de l'été." "Depuis le 15 mars, 7.500 familles (sur 200.000 logements sociaux de la ville de Paris) se sont retrouvées pour la première fois en situation d'impayé", explique l'adjoint.
"C'est une augmentation notable par rapport à une période normale. Et c'est évidemment un bilan provisoire", prévient l'élu, qui redoute les conséquences de la crise économique et sociale.
Ainsi, "les trois bailleurs sociaux parisiens (Paris Habitat, la Régie immobilière de la Ville de Paris et Elogie Siemp) ont fait le choix de prolonger cette trêve hivernale jusqu'au mois d'octobre prochain. Ce qui nous permettra de faire le pont avec la trêve suivante et d'avoir une année blanche", ajoute-t-il.
Pendant la période, les locataires concernés "pourront payer de toutes petites sommes en attendant que leur situation s'améliore", assure l'adjoint, précisant que la mesure ne concerne pas "ceux qui font l'objet d'un congé pour trouble de jouissance". Pour les locataires du parc privé, M. Brossat se dit favorable, comme la Fondation Abbé Pierre, à "la mise en place d'un fonds national d'aide au paiement des loyers. Un fonds auquel la mairie de Paris pourrait contribuer".
La décision des bailleurs sociaux parisiens sera évoquée lors du Conseil de Paris, largement consacré au plan d'aides de la Ville aux acteurs économiques et culturels.