La municipalité parisienne est opposée à ce "projet totalement surdimensionné" et a indiqué qu'elle allait continuer à le faire "de manière politique et juridique", sans toutefois préciser quelle serait la "stratégie" adoptée en la matière. Emmanuel Grégoire avait estimé que le gouvernement venait "de s'inventer un Notre-Dame-des-Landes en plein Paris" en prenant cette décision.
Le projet, porté par une coentreprise créée par SNCF Gares & Connexions et Ceetrus, la foncière d'Auchan, est évalué à 600 millions d'euros. Il prévoit notamment la construction de commerces, bureaux et équipements culturels au sein de la première gare d'Europe, vieille de 155 ans et fréquentée par 700.000 voyageurs chaque jour -- un chiffre appelé à augmenter.
"Ce n'est pas ou ce ne sera plus une gare, mais un centre commercial avec accessoirement une gare à l'intérieur, et on est au coeur de l'opposition qui caractérise notre relation avec l'Etat" sur le sujet, a expliqué le premier adjoint d'Anne Hidalgo, qu'il a dite "très mécontente" de la délivrance du permis de construire.
"Il suffisait que le préfet ne délivre pas ce permis et que les parties fassent un recours gracieux, et on gagnait deux mois" pour discuter du projet, a-t-il encore affirmé, estimant que "c'est donc en conscience que la décision a été prise".
Emmanuel Grégoire a en outre estimé que le calendrier de la rénovation, qui doit être achevée pour les Jeux Olympiques 2024, n'était "pas crédible et pas sérieux". Mardi, la coentreprise SA Gare du Nord 2024 avait assuré par communiqué que "le lancement des travaux se fera sans attendre" et s'était dite "confiante quant au respect du calendrier".
"Je mets au défi Ceetrus de me prouver (que les délais sont crédibles, ndlr) en produisant les plannings de chantier, auxquels nous n'avons pas accès", a répondu Emmanuel Grégoire.