Revêtements de sol PVC collés : la Norme NF DTU 53.2

Revêtements de sol PVC collés : la Norme NF DTU 53.2

La Norme NF DTU 53.2 décrit un cadre de travail rigoureux et précis à destination des soliers. En voici les principaux points.




 

Ce document de référence, et en particulier sa partie 1 intitulée : “Cahier des Clauses Techniques”, est applicable contractuellement aux marchés de travaux de revêtements de sol PVC collés en plein sur un support neuf, à l’intérieur des bâtiments.

 

Homologuée par l’Afnor avec une date d’effet au 5 avril 2007, cette nouvelle norme NF P 62-203 est venue remplacer la précédente version qui datait de mai 1993.

 

Examinez les sols !

 

Avant toute intervention touchant à la préparation des supports et avant la pose des revêtements de sol PVC collés, l’entreprise titulaire du lot revêtement de sol doit effectuer la reconnaissance des supports.

 

Cette reconnaissance des supports consiste en un examen des sols et des lieux dans et sur lesquels l’entreprise aura à travailler afin de lui permettre de déterminer si les travaux peuvent être entrepris correctement en respectant les choix relatifs au revêtement et à sa technique de pose.

 

Rapport contradictoire

 

 

Dans tous les cas, le relevé des contrôles effectués dans le cadre de cette reconnaissance de support doit être réalisé contradictoirement en présence du maître d’ouvrage, de l’architecte et/ou du maître d’œuvre et être inscrit sur un document clairement défini qui s’intitule : “Rapport contradictoire”.




Rapport contradictoire : 7 points de contrôle

 

 

Dans ce rapport contradictoire, qui constitue l’Annexe Normative A de ce DTU 53.2, sont décrits les 7 points de contrôles de la reconnaissance des supports à effectuer et à vérifier lors de l’établissement de ce document :

 

 

  1. Humidité :

    le taux d’humidité résiduel d’un support à base de liant hydraulique mesuré avec l’appareil Bombe à Carbure (à une profondeur minimum de 4 cm) doit être  ≤  à  4,5?% en poids.

 

  1. Fissures :

    Toute fissure mesurée par l’entreprise titulaire du lot revêtement de sol d’une largeur supérieure à 0.3 mm et inférieure à 1 mm nécessite un traitement particulier décrit dans la NF DTU 53.2 (traitement à l’aide d’une résine époxydique).

 

 

 

  1. Cohésion de surface :

    La cohésion de surface est appréciée au test de la rayure (à l’aide d’un tournevis par exemple). En cas de doute sur la cohésion de surface (support friable à la rayure), un essai d’arrachement au dynamomètre est nécessaire.

 

 

  1. Porosité :

    La connaissance de la porosité est essentielle pour déterminer la nature du primaire qui sera à utiliser avant la mise en œuvre d’un enduit de préparation de sol. Elle est déterminée en réa­lisant le “test à la goutte d’eau” qui consiste à déposer une goutte d’eau à la surface du support et à mesurer le temps de disparition de cette goutte d’eau.

 

  1. Planéité :

    elle est mesurée au moyen d’une règle de 2 m et d’un réglet de 0,20 m posés à leurs extrémités sur deux cales. A chaque point de contrôle, on fait pivoter la règle ou le réglet en tous sens à 360 degrés.

 

  1. Cure :

    le produit de cure employé pour la mise en œuvre du support à base de liant hydraulique doit être éliminé par grenaillage ou rabotage avant la pose d’un sol PVC collé.

 

  1. Marches d’escaliers :

    nez et fonds de marches doivent être rectilignes, présenter obligatoirement des équerrages, ne pas présenter d’épaufrures et être parallèles dans le cas d’escalier à évolution droite. Pour la pose de marche intégrale, l’arrondi du nez de marche doit avoir un rayon de courbure de 12?mm minimum.

 

Notez bien :

Pour l’aider dans sa démarche de réception de support et conformément aux prescriptions de la NF DTU 13.3 partie 4, l’entreprise de sol doit recevoir, du titulaire du lot dallage, un document décrivant les caractéristiques de l’ouvrage que ce dernier a réa­lisé (dont la nature du produit de cure en particulier).


 

2/ Cas du dallage sur terre-plein

 

 

Dans le cadre d’un support constitué d’un dallage sur terre-plein, les Documents particuliers du marché doivent impérativement énoncer l’une des 3?solutions techniques décrites ci-après avant la pose d’un revêtement PVC collé :

  • soit la mise en œuvre d’une chape rapportée désolidarisée assurant la fonction de barrière anticapillaire (film polyéthylène de 200 microns minimum en dessous et en périphérie) ;
  • soit un système de sous-couche d’interposition ­bénéficiant d’un Avis technique (membrane PVC ­armaturée avec envers permettant la diffusion de ­l’humidité) ;
  • soit la mise en œuvre d’un système de protection antiremontées d’humidité (film de résine époxydique sous Avis technique également). Cette solution n’est possible que sur un dallage armé.

 

AVIS D'EXPERT

 

Philippe Tricaud
Responsable Formation & Support Technique Export  chez Forbo

 

« Un DTU trop contraignant ? »

 

Nombre d’entreprises de revêtements de sol diront que « ce DTU est trop contraignant et impossible à faire appliquer compte-tenu des pressions incessantes des maîtres d’œuvres et d’ouvrages concernant les délais des chantiers… » ou bien « qu’ils ne sont pas des bureaux de contrôles et qu’ils n’ont ni les ressources ni le matériel nécessaires à la mise en place de tous ces contrôles… » Et pourtant, n’est-il pas plus rassurant mais aussi gage de professionnalisme que de travailler dans un cadre réglementaire bien établi?

 

Une démarche qui “coûte”

 

Même s’il faut admettre qu’une telle démarche complique la tâche de l’entrepreneur et lui coûte à bien des égards. En conclusion, voici le témoignage d’un rendez-vous de chantier qui s’est déroulé il y a quelques mois.

 

Il concernait un litige impliquant un sol PVC collé sur un plancher béton neuf dans des logements collectifs : les utilisateurs ont porté réclamation auprès du maître d’ouvrage pour des décollements et déformations du revêtement sol sous des chaises à roulettes.

 

Litige et rendez vous de chantier

 

Cette réunion se déroulait dans le cadre d’une expertise contradictoire impliquant les assurances du maître d’ouvrage, du maître d’œuvre et de l’entreprise de pose. Le fabricant du revêtement de sol PVC qui présentait le désordre était également présent.

 

Une fois les présentations faites et la description des désordres terminée, le représentant du fabricant demande au représentant de l’entreprise de pose ainsi qu’à l’expert de son assurance une copie du “Rapport contradictoire de réception du support”…

 

Levée de boucliers

 

Une véritable levée de boucliers de toutes les personnes présentes et une réponse collégiale de leur part : « Oulala ! Ah bin si vous commencez comme ça?!… ». Une réponse vraiment surprenante quand on ne fait que demander le document qui doit attester de la siccité du support au moment de la pose.

 

Rappelons que dans le cas présent, c’est un taux d’humidité très largement au dessus de la limite autorisée par ce DTU 53.2 qui était à l’origine des désordres de décollement et de déformation !...

 

Habitudes lourdes de conséquences

 

On voit bien ici le poids des habitudes, voire des traditions qui, comme dans beaucoup d’autres métiers du bâtiment, peut parfois être lourd de conséquences.

 

Malheureusement, cette répétition des sinistres, avec parfois le point de non-retour d’une condamnation devant les tribunaux, pourra, peut-être, seule forcer à l’évolution des mentalités et à la mise en application d’une réglementation pourtant écrite par des professionnels, pour des professionnels.

 

 

Source : batirama.com / Philippe Tricaud

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