Ce document de référence, et en particulier sa partie 1 intitulée : “Cahier des Clauses Techniques”, est applicable contractuellement aux marchés de travaux de revêtements de sol PVC collés en plein sur un support neuf, à l’intérieur des bâtiments.
Homologuée par l’Afnor avec une date d’effet au 5 avril 2007, cette nouvelle norme NF P 62-203 est venue remplacer la précédente version qui datait de mai 1993.
Avant toute intervention touchant à la préparation des supports et avant la pose des revêtements de sol PVC collés, l’entreprise titulaire du lot revêtement de sol doit effectuer la reconnaissance des supports.
Cette reconnaissance des supports consiste en un examen des sols et des lieux dans et sur lesquels l’entreprise aura à travailler afin de lui permettre de déterminer si les travaux peuvent être entrepris correctement en respectant les choix relatifs au revêtement et à sa technique de pose.
Dans tous les cas, le relevé des contrôles effectués dans le cadre de cette reconnaissance de support doit être réalisé contradictoirement en présence du maître d’ouvrage, de l’architecte et/ou du maître d’œuvre et être inscrit sur un document clairement défini qui s’intitule : “Rapport contradictoire”.
Dans ce rapport contradictoire, qui constitue l’Annexe Normative A de ce DTU 53.2, sont décrits les 7 points de contrôles de la reconnaissance des supports à effectuer et à vérifier lors de l’établissement de ce document :
Dans le cadre d’un support constitué d’un dallage sur terre-plein, les Documents particuliers du marché doivent impérativement énoncer l’une des 3?solutions techniques décrites ci-après avant la pose d’un revêtement PVC collé :
Philippe Tricaud Responsable Formation & Support Technique Export chez Forbo |
Nombre d’entreprises de revêtements de sol diront que « ce DTU est trop contraignant et impossible à faire appliquer compte-tenu des pressions incessantes des maîtres d’œuvres et d’ouvrages concernant les délais des chantiers… » ou bien « qu’ils ne sont pas des bureaux de contrôles et qu’ils n’ont ni les ressources ni le matériel nécessaires à la mise en place de tous ces contrôles… » Et pourtant, n’est-il pas plus rassurant mais aussi gage de professionnalisme que de travailler dans un cadre réglementaire bien établi?
Même s’il faut admettre qu’une telle démarche complique la tâche de l’entrepreneur et lui coûte à bien des égards. En conclusion, voici le témoignage d’un rendez-vous de chantier qui s’est déroulé il y a quelques mois.
Il concernait un litige impliquant un sol PVC collé sur un plancher béton neuf dans des logements collectifs : les utilisateurs ont porté réclamation auprès du maître d’ouvrage pour des décollements et déformations du revêtement sol sous des chaises à roulettes.
Cette réunion se déroulait dans le cadre d’une expertise contradictoire impliquant les assurances du maître d’ouvrage, du maître d’œuvre et de l’entreprise de pose. Le fabricant du revêtement de sol PVC qui présentait le désordre était également présent.
Une fois les présentations faites et la description des désordres terminée, le représentant du fabricant demande au représentant de l’entreprise de pose ainsi qu’à l’expert de son assurance une copie du “Rapport contradictoire de réception du support”…
Une véritable levée de boucliers de toutes les personnes présentes et une réponse collégiale de leur part : « Oulala ! Ah bin si vous commencez comme ça?!… ». Une réponse vraiment surprenante quand on ne fait que demander le document qui doit attester de la siccité du support au moment de la pose.
Rappelons que dans le cas présent, c’est un taux d’humidité très largement au dessus de la limite autorisée par ce DTU 53.2 qui était à l’origine des désordres de décollement et de déformation !...
On voit bien ici le poids des habitudes, voire des traditions qui, comme dans beaucoup d’autres métiers du bâtiment, peut parfois être lourd de conséquences.
Malheureusement, cette répétition des sinistres, avec parfois le point de non-retour d’une condamnation devant les tribunaux, pourra, peut-être, seule forcer à l’évolution des mentalités et à la mise en application d’une réglementation pourtant écrite par des professionnels, pour des professionnels.
Source : batirama.com / Philippe Tricaud