L’arrêté du 1er août 2006 et les modifications apportées par l’arrêté du 30 novembre 2007 fixent les dispositions prises pour l’application des articles R. 111-18 à R. 111-18-7 du Code de la construction et de l’habitation.
Ces dispositions sont relatives à l’accessibilité aux personnes handicapées des bâtiments d’habitation collectifs et des maisons individuelles lors de leur construction. Les établissements recevant du public existants devront répondre à ces exigences avant 2015.
Ainsi, un cheminement accessible permettra à une personne ayant une déficience motrice, visuelle, auditive ou mentale de se localiser, s’orienter et atteindre un bâtiment ou tout équipement aisément et en sécurité. Le revêtement du cheminement doit présenter un contraste visuel et tactile par rapport à son environnement. A défaut, il doit comporter sur toute sa longueur un repère continu, tactile pour le guidage à l’aide d’une canne d’aveugle.
Par ailleurs, les revêtements de sol doivent être lisses, non réfléchissants, non meubles, non glissants, sans trous ni aspérités, sans obstacles et propres. Les circulations intérieures horizontales doivent être accessibles et sans danger, tandis que les escaliers doivent pouvoir être utilisés en sécurité par des équipements facilitant le repérage des obstacles et l’équilibre sur toute leur longueur.
Enfin, des contrastes de couleurs autoriseront une meilleure identification des espaces.
Florent Orsoni Directeur exécutif Association Tuttimobi |
On peut citer notamment l’arrêté du 1er août 2006 et de la circulaire d’application du 30?novembre 2007 qui définissent les moyens à mettre en œuvre. Cette “accessibilité universelle” exige une appropriation du contexte, l’emploi de différents dispositifs adaptés : la solution miracle n’existe pas. Elle se fabrique en fonction d’une concertation entre les usagers qui ont leurs demandes et les gestionnaires de sites qui doivent faire la part de leurs contraintes architecturales ou techniques.
Ainsi, dans les ERP, il s’agit de penser à la chaîne de déplacement de l’usager : comment il repère l’entrée, puis l’accueil et les fonctions principales, comment il utilise le bâtiment et comment il en sort en toute sécurité : en plus des éléments architecturaux, le repérage et l’orientation avec des solutions de signalétique multisensorielle permettent de se figurer la surface et la volumétrie d’un lieu.
Ici interviennent la pose du revêtement le plus adapté, de plans multisensoriels, de bandes de guidage ou de barres de seuil pour éviter les ressauts, ou encore la sécurisation des escaliers (mains courantes, contremarches, nez de marches), sans oublier le confort acoustique ou les contrastes de couleurs, selon la valeur de réflexion à la lumière. »
Photo Forbo
Pour garantir la sécurité des personnes dans les escaliers, on trouve deux possibilités : le marquage en contremarche et les nez de marche.
Les nez de marche doivent être non glissants, contrastés visuellement par rapport au reste de l’escalier et ne pas présenter de débord excessif (quelques millimètres) par rapport à la contremarche pour éviter que les pieds accrochent.
Pour ce faire, on peut mettre sur la première et la dernière contremarche d’un escalier une bande adhésive contrastée en PVC, permettant de le rendre plus visible pour les personnes déficientes visuelles.
On peut aussi poser en bordure de marche un simple ruban adhésif de couleur vive antidérapant ou un nez de marche en aluminium, solution durable pour sécuriser les escaliers. Le nez de marche peut être aussi en PVC strié.
Intérêts :
ce sont des solutions efficaces tout en étant simples, peu coûteuses et faciles à mettre en œuvre.
Photo Seigneurie
Avec une réflexion sur les associations de couleur, les contrastes et l’éclairage, on s’assure de la visibilité réelle et continue de l’information, tout en optimisant la sécurité des déplacements.
Par le choix d’une teinte ou par l’utilisation de contraste visuel, on influence les flux de personnes et leur guidage. Les couleurs les plus sûres sont dans une majorité des cas les plus lumineuses, donnant une dynamique et une impression de mouvement.
On doit utiliser des couleurs homogènes, en évitant les motifs. Pour mettre l’accent sur du mobilier ou faire ressortir une zone, on pourra peindre un large contour. Pour orienter ou diriger une personne vers un ascenseur plutôt qu’un escalier, on peindra l’une des embrasures avec une couleur plus lumineuse.
Quant aux teintes, elles permettent d’améliorer la perception des volumes : plus la teinte est saturée et foncée plus l’indice de réflexion sera faible. Les teintes claires sont à privilégier sur les grandes surfaces murales.
Des teintes grisées ou des blancs colorés auront un indice de réflexion plus élevé et optimiseront l’éclairage. Un contraste entre le plafond et les cloisons favorisera une meilleure perception des dimensions d’un local.
Intérêts :
la couleur permet la codification, facilitant le déplacement et l’orientation des personnes. Le contraste visuel améliore la perception de l’espace, éveille la vigilance et prévient du risque.
Une balise sonore permet de recevoir des informations vocales et de localiser un point stratégique (une entrée, par exemple) en s’orientant grâce au son d’un message.
La diffusion des informations de la balise sonore est déclenchée à la demande de l’usager, par activation d’une télécommande fonctionnant sur une fréquence déterminée et conforme à la norme S32-002.
Le message de la balise sonore est personnalisé en fonction de la configuration du bâtiment et de diverses informations permettant de cheminer jusqu’à l’accueil, telles que la présence d’escaliers, le type de porte à franchir, etc.
Photos EO EDPS
Les bandes de guidage, appelées également bandes d’aide à l’orientation, permettent de créer un cheminement podotactile (contact des pieds) continu.
Il existe différents types de bandes : les bandes de guidage 3 cannelures avec semelle (les plus fréquemment rencontrées) ou sans semelle, les bandes de guidage micro-cannelures ou les bandes de circulation de grande largeur et, enfin, le carrelage de guidage à pastilles ou plots en relief, rainures gravées dans la masse.
On les utilise pour créer un cheminement entre différents points stratégiques, par exemple entre l’entrée d’un bâtiment ou d’une maison et l’escalier ou l’ascenseur. Elles sont également très utiles dans les espaces vastes où aucun repère au sol n’est disponible.
Ces bandes permettront aux personnes déficientes visuelles de se mouvoir avec leur canne ou par le contraste visuel créé par rapport au reste du revêtement de sol. Elles peuvent être de multiples couleurs, certains fabricants proposant jusqu’à 80 teintes et sont aussi bien pour un faible trafic (maison) que pour un trafic lourd (ERP). Elles peuvent être en inox, en caoutchouc ou en aluminium.
Pour maximiser la perception du contraste, il doit être au moins de 50% entre les couleurs de deux surfaces adjacentes (c’est-à-dire que la différence entre l’indice de réflexion de la lumière de l’élément à repérer et l’indice de réflexion de la lumière de son environnement devrait être d’au moins 50%).
On recommande toutefois un contraste de teintes d’au moins 70% dans les zones sombres ou sur de grandes distances (lieux complexes). Si le sol est de la même couleur que le mur on pourra utiliser les plinthes pour marquer la zone à l’aide de couleur visuellement contrastées.
La couleur du mobilier, des accessoires et des éléments décoratifs doit aussi contraster avec la couleur de l’environnement. L’impact des contrastes visuels ou tactiles sera renforcé par la création d’éclairages adaptés et le choix des matériaux.
Source : batirama.com / Michèle Fourret
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Tout ces outils sont une excellente innovation pour améliorer l'accessibilité des handicapés notamment les bandes de guidage et l'outil des couleurs pour maximiser la perception du contraste.