Le marché de l’outillage portatif s’oriente de plus en plus vers le sans-fil. L’élargissement des usages oblige à augmenter la puissance des batteries… ou à jouer sur la tension.
Développement des batteries et accus aidant, le sans-fil poursuit sa conquête des chantiers : la barre des 60 % des ventes est atteinte depuis 2018. Chez Bosch, Grégory Toy, responsable de l’outillage pro, indique les raisons de ce succès.
« Les batteries au lithium haute densité procurent à la fois de l’autonomie de travail et de la puissance ; certains outils atteignent l’équivalent de 1 800 W en filaire. » Avec en plus une souplesse de maniement sans commune mesure.
De fait, longtemps cantonné au perçage, le sans-fil est maintenant disponible avec des accus de 12 Ah sur des perforateurs pour des capacités de démolition dans des parois de béton jusqu’à 30 cm d’épaisseur. Les fabricants l’exploitent sur des scies radiales ou plongeantes que les charpentiers apprécieront d’utiliser directement sur site, et plus classiquement sur des meuleuses de diamètre 125 mm.
Cependant, pour trouver un public large, le sans-fil ne peut plus se satisfaire de l’exclusivité d’une marque. Bosch a ainsi noué un partenariat avec sept autres fabricants d’électro-portatifs professionnels – Brennensthul, Lena Lighting, Cox, Sonlux, Klauke, Wargner et Ledlenser – qui peuvent ainsi bénéficier des mêmes batteries sur des outils destinés à la peinture, à l’éclairage, au sertissage de canalisations ou à la mesure.
Une stratégie opportunément menée avec des industriels leaders dans des secteurs connexes et complémentaires aux besoins du bâtiment qui permet d’implanter collectivement les marques. L’expérience est atypique.
Des groupes tels que l’américain Stanley Black et Decker, qui dispose, entre autres, des marques Black & Decker, Stanley et DeWalt, ne propose pas un tel service, notamment en raison du fait que la segmentation des usages d’outils (bricolage, semi-pro et professionnels) est relativement forte et retire tout le bénéfice de cette standardisation.
Si les accus ne sont pas universels, en revanche, la tension de 18 V est désormais retenue par quasiment tous les fournisseurs professionnels comme un standard, de Bosch à Makita. Certes, Hilti retient les tensions de 22 et 36 V… Mais le groupe Stanley – Black & Decker se distingue encore plus nettement par sa stratégie pour étendre les usages du sans fil de manière astucieuse.
Depuis quatre ans, DeWalt, la marque chantier du groupe américain propose une offre bi-tensions, dite FlexVolt et capable de délivrer 18 V et 54 V. L’astuce ? Sur un outil qui demande du 18 V, par leurs contacts, les trois ensembles de cellules contenues dans la batterie se retrouvent reliés en parallèle et délivrent ainsi une forte intensité ; la gamme capable de les utiliser s’étend de la visseuse à la ponceuse à bras et à aspiration en passant par les cloueurs… Sur un outil qui nécessite 54 V, les cellules sont alors reliées en série.
Sous cette tension, DeWalt propose les classiques perforateur, meuleuse et scie circulaire, ainsi que toutes sortes de matériels pour le chantier ou l’atelier : scie à table, deux scies à onglet, scie sabre, scie alligator pour le béton cellulaire, scie plongeante et meuleuse ; cette dernière est sortie cet été.
Pour les entreprises, il est facile de comprendre les avantages d’un tel procédé bi-tensions. Ils se révèlent intéressants pour qui doit gérer une foultitude d’outils sur chantiers : un type d’accus convient pour une très large gamme d’outils et peut être géré par un seul type de chargeur 18 V. Compte tenu de ces particularités, pour l’acheteur, le choix du système relève désormais d’une véritable politique d’équipement.
Poussières : un marché à part entière
DeWalt propose deux unités d’aspiration, Bosch, une seule. Initiative intéressante : ATDV importe une table de découpe de matériau dotée d’un aspirateur cyclonique qui élimine pratiquement toute la poussière émise. Reste à savoir si le nettoyage de l’aspirateur est suffisamment ergonomique pour éviter tout relargage… |
Lames pour le bois : Freud revient par le négoce
|
Source : batirama.com - Bernard Reinteau