"Nous sommes déçus de l'intention politique exprimée ce matin : la RE2020 (voir notre article complet) prévoit la sortie du gaz dans le logement neuf, dès l'entrée en vigueur des décrets en 2021 pour les maisons individuelles et à partir de 2024 pour les logements collectifs", a réagi Patrick Corbin, président de l'Association française du gaz (AFG) dans un communiqué.
Le ministère de la Transition écologique a publié les nouvelles normes de construction des bâtiments neufs dites "RE 2020", qui doivent entrer en vigueur à partir de l'été 2021. "Alors que le réseau de gaz naturel sera de plus en plus renouvelable à horizon 2050, le gouvernement fait fi des gaz renouvelables pour les logements neufs", regrette Patrick Corbin.
"Même si l'on se félicite de la volonté de mettre fin au chauffage électrique par effet joule, nous attendons des précisions quant aux critères permettant de l'exclure", a-t-il ajouté. Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, principal gestionnaire du réseau de transport de gaz en France, avait dit redouter "le retour du chauffage électrique obligatoire pour tous". EDF avait aussitôt dénoncé une "campagne d'intoxication".
"Bien que ces logements gagneront en efficacité énergétique, ils augmenteront la charge de la pointe, passant de 200.000 à 400.000 nouveaux logements à l'électricité chaque année", a estimé pour sa part M. Corbin.
Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) en revanche s'est "félicité que le gouvernement semble saisir l'occasion de ce dispositif réglementaire pour accélérer le déploiement des solutions renouvelables". "L'ensemble des arbitrages n'est pas encore connu, par exemple le plafond de consommation d'énergie primaire non renouvelable", note le SER.
Mais déjà "cette règlementation permettra de massifier le recours aux énergies renouvelables dans l'habitat neuf, en particulier dans la maison individuelle où le panel de solutions techniques est large. Les ambitions pour le logement collectif sont quant à elles fixées à 2024.
"Concernant les matériaux de construction, il salue "la volonté d'encourager le recours massif au bois". "Seule déception, la prise en compte limitée de l'électricité solaire sur les bâtiments neufs qui ne permettra pas d'accélérer le développement des technologies de réseaux intelligents", ajoute le Syndicat.