Légende : Les chiffres relevés par l’enquête AIMCC auprès de ses adhérents montrent que plus d’un tiers des répondants table sur une quasi-stagnation, et plus de 50 % prévoient un retrait, dont plus de 25 % estiment cette baisse comprise entre -4 % et -9 %. L'AIMCC regroupe 7000 entreprises (430 000 emploi) qui réalisent 45 Milliards d'euros de chiffre d'affaires.
« L’année 2020 a révélé la résilience de l’activité des industriels de la construction et leur capacité à se projeter sur l’avenir », indique Hervé de Maistre, président de l’AIMCC (association française des industries des produits de construction), lors de la présentation du bilan annuel de l’association.
Le président de l’AIMCC a rappelé que les secteurs de « la petite rénovation » au sein des logements et du bricolage ont permis à certains adhérents membres de conserver une activité soutenue en 2020, notamment pendant le premier confinement.
Cette période a en revanche plus lourdement impacté les industriels dont l’activité concerne les gros chantiers (notamment le gros oeuvre). En effet, le confinement a mis un frein brutal à cette activité qui a un mis un certain temps à redémarrer. « Le 2e confinement n’a eu en revanche eu aucun impact sur nos activités » confirme Hervé de Maistre.
2020 demeure cependant au vu du contexte économique et sanitaire une année en retrait pour 90 % des répondants à l’enquête d’opinion. Ainsi, 55 % des industriels interrogés indiquent une baisse supérieure ou égale à 7 % en volume de l’activité en 2020 Tandis que 10 % connaissent une stabilité de l’activité.
Quant aux perspectives pour 2021, les réponses révèlent une grande prudence : un tiers des adhérents parie sur une progression d’activité, un second tiers estime que l’activité sera stable et enfin 23 % pensent qu’ils subiront une baisse de volume.
« Il n’y a donc pas de rebond global pour nos activités, et en tout cas, il ne sera pas aussi important que celui espéré par les organisations professionnelles telles que la FFB et la FNTP » remarque Jacques Manzoni, directeur général délégué de la FIB (Fédération de l’industrie du béton) membre de l’AIMCC
En effet, par rapport à l’année 2019, la moitié des industriels sondés estiment que l’on ne retrouvera pas le niveau d’activité de 2019 et un tiers pensent que le niveau en 2021 pourrait être comparable à 2019. Seuls 10 % de sondés sont optimistes, en espérant un niveau d’activité en 2021 supérieur à celui de 2019.
Par secteurs, et pour 60 % des professionnels du Gros oeuvre, l’année 2021 sera stable. A noter que 30 % des organisations de ce secteur estiment que l’année 2021 sera en légère hausse.
Pour le Second oeuvre, l’année 2021 se partage en quasi part égale entre baisse (32 %), stabilité (31 %) et hausse (38 %). Pour les Équipementiers, la tendance est nettement orientée vers la hausse (80 %). Seuls 20 % d’entre eux envisagent une faible baisse d’activité.
Quels pourraient être les freins à l’activité en 2021 ? « Les industriels de la construction redoutent l’insuffisance de la demande et les conséquences des contraintes des règles sanitaires (avec pour conséquences, une baisse de la productivité des salariés, une pénurie de main d’oeuvre et de matériel) » souligne Hervé de Maistre.
Le président relève toutefois que les adhérents de son organisation ont fait preuve de résilience pendant cette période, en tendant de s’adapter aux conditions mouvantes. Même si en termes d’emplois, plus de 65 % des répondants ont maintenu leur niveau d’effectif tandis que près de 30 % ont dû licencier du personneL
« Nous regrettons également un plan de relance peu adapté au bâtiment hors rénovation, en clair, trop peu tourné vers le neuf » reprend le président de l’AIMCC.
Enfin, l’AIMCC a identité trois enjeux de taille pour l’année 2021 : la RE 2021 (Réglementation environnementale), la responsabilité élargie du producteur (REP) et le contrat stratégique de la filière.
« La RE 2020* est un enjeu important qui va guider la construction de logements dans les années à venir. L’AIMCC est très mobilisée sur ces sujets, les discussions continuent puisque nous voulons nous assurer que la RE soit la plus adaptée possible » souligne Hervé de Maistre qui plaide pour son application dès le 1er juillet, même s’il estime « que le choix volontariste de l’ACV dynamique (Analyse du cycle de vie) interroge et nécessite un nouveau travail ».
"Mais le gouvernement a entendu la réalité de nos filières sur le marché et a mesuré la situation actuelle de la filière bois, béton, terre cuite, les équipement, etc…. Il est soucieux que l’ensemble de ces filières puissent trouver leurs places dans une dynamique qui permette d’ici à 2030 au bâtiment d’atteindre les objectifs en ne laissant personne sur la route « conclut optimiste le président de l’AIMCC.
* dont on attend de façon imminente l'avis du CSCEE