Le nouvel édifice "incarnera l'image que nous voulons pour l'institution judiciaire, ouverte, transparente et accessible à tous", a assuré le ministre, Michel Mercier, lors d'une cérémonie dans la salle des pas perdus du palais de justice "historique", situé sur l'île de la Cité.
Désormais saturé, ce bâtiment du centre de Paris ne conservera que les cours d'appel et de cassation. Les juridictions du premier degré, tribunal de grande instance notamment, actuellement éparpillées sur plusieurs sites, seront quant à elle transférées dans le futur palais, situé dans la ZAC (zone d'aménagement concerté) des Batignolles (17e arrondissement).
Sa mise en service est prévue courant 2017. Le coût de la construction est de 575 millions d'euros et, du fait des économies de loyer réalisées par ailleurs, sera amorti en 15 ans, a ajouté le ministre.
Le projet est mené dans le cadre d'un "partenariat public-privé" (PPP). Il prévoit que Bouygues finance la construction du bâtiment et en assure l'exploitation et la maintenance pendant 27 ans moyennant 12,8 millions d'euros par an.
L'Etat deviendra ensuite propriétaire de l'édifice. "La justice pourra être rendue dans de meilleures conditions de sérénité et de confort, et le public accueilli au mieux", a encore estimé le garde des Sceaux, après la présentation de la maquette de l'ouvrage et d'une exposition, ouverte au public du 16 février au 9 mars.
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a de son côté rappelé les "réticences à quitter l'île de la Cité" et "beaucoup d'autres difficultés" qui, lorsque l'idée du déménagement a germé, ont "fait perdre du temps à tout le monde".
"Je suis allé voir le président de la République et j'ai proposé moi-même les Batignolles", a mis en avant le maire de la capitale. L'affaire était officiellement lancée en 2009 par Nicolas Sarkozy dans le cadre du projet du "Grand Paris".
"C'est un morceau de ville qui est en train de surgir", a constaté Bertrand Delanoë. "Il y a quelques années, il fallait sauver le centre... Le grand thème aujourd'hui, c'est de sauver la périphérie, sauver les banlieues", a estimé Renzo Piano en présentant sa création, un bâtiment "léger", "lumineux", qui respire "la sérénité".
C'est important, a-t-il dit, car "un palais de justice est un lieu où les gens se sentent fragiles... "Le futur palais se composera de trois ensembles superposés sur un socle regroupant les salles d'audience.
"C'est comme une ville verticale, une grande machine urbaine", a dit l'architecte italien, qui compte parmi ses réalisations le centre Pompidou à Paris (1977), l'aéroport d'Osaka (1994), le centre culturel de Nouméa (1998) ou encore le siège du New York Times (2007).
Le groupement d'entreprises conduit par Bouygues avait été désigné en novembre comme attributaire pressenti par l'Etablissement public du palais de justice de Paris (EPPJP), qui l'avait préféré à celui mené par le groupe Vinci.
Source : batirama.com / AFP