En moins de trois ans (de 2019 à 2021), le réseau aurait blanchi "41 millions d'euros", selon une estimation des policiers de l'OCRGDF (lutte contre la grande délinquance financière) et l'Ocriest (lutte contre le travail dissimulé).
Le 10 janvier, 11 personnes (dirigeants de fait de sociétés du BTP et dirigeants de sociétés fictives) ont été interpellées, dont deux frères à la tête du réseau. Tous, Pakistanais ou originaires du Pakistan, ont été mis en examen et écroués le 13 janvier.
L'enquête a débuté en 2020 par une information sur une filière approvisionnant un ressortissant pakistanais en France en faux documents administratifs (passeports, carte d'identité, permis de conduire...) issus de différents pays de l'espace Schengen. Depuis le Pakistan, les faux documents transitaient par la Grèce et la Turquie avant d'arriver en France.
Les entreprises du BTP concernées utilisaient des salariés non déclarés et sans papiers, ce qui leur permettait de ne pas payer de cotisations sociales et ainsi d'augmenter leurs marges. Parallèlement, le réseau avait créé des sociétés fictives dites "taxi", destinées uniquement à faire transiter l'argent.
Les fonds, dont l'origine est encore inconnue, étaient versés sur des comptes bancaires ouverts avec de faux documents (180 au total). La moitié des sommes allait vers des comptes au Pakistan et l'autre moitié était décaissée en espèces ou redirigée vers d'autres comptes. Lors des perquisitions, les enquêteurs ont découvert 134 000 euros en espèces, "plus d'un million d'euros sur plusieurs comptes" et des voitures de luxe.