(Photo du chantier Archipel, futur siège du groupe Vinci. © Philippe Guignard / Air Images )
Le géant de la construction et des infrastructures de transports a engrangé en 2021 un bénéfice net de 2,597 milliards d'euros (+109%) pour 49,396 milliards de chiffre d'affaires, en hausse de 14% (+3% par rapport à 2019), au-delà des attentes des analystes consultés par FactSet.
"Malgré un environnement sanitaire non encore stabilisé et des tensions économiques et géopolitiques persistantes, Vinci aborde l'année 2022 avec confiance" et "table sur un résultat net 2022 supérieur à son niveau de 2019", souligne le groupe dans un communiqué le 4 février.
"Vinci se porte très bien", a dit son PDG, Xavier Huillard, à la presse, soulignant notamment le "fort rebond du trafic de Vinci Autoroutes" l'an dernier. "Les trafics - tant des véhicules légers que des poids lourds - sont désormais supérieurs à leur niveau d'avant crise sanitaire", note-t-il. Le bénéfice net de Vinci Autoroutes dépasse ainsi leur niveau de 2019, à 1,9 milliard d'euros.
Cette année devrait encore voir la circulation croître, notamment vers et depuis l'Espagne, avec aussi le retour des autocars, selon le dirigeant: "la route reste le réseau vital de notre pays".
Vinci Energies et Vinci Construction, les deux plus grandes activités du groupe (15,1 et 26,3 milliards d'euros), connaissent un rebond marqué de leurs bénéfices nets, à 553 et 571 millions d'euros, respectivement. Pour la suite, les carnets de commandes se maintiennent à "leur plus haut niveau historique", selon le PDG, offrant au groupe "une bonne visibilité pour faire preuve de sélectivité et améliorer ses marges".
2021 a été marquée par la finalisation de l'achat de Cobra, branche énergie du groupe espagnol de construction ACS. Objectif: "bâtir un leader mondial" dans l'ingénierie et les services de l'énergie, et accélérer l'entrée dans les concessions d'énergie renouvelable, notamment éolien onshore et offshore.
"Nos métiers de la construction, des énergies, de la mobilité, nous placent au coeur des enjeux d'aujourd'hui," a relevé le patron du groupe, qui veut aussi diversifier ses concessions, anticipant notamment la fin des actuelles concessions autoroutières françaises (d'ici 2035).
En revanche, Vinci Airports affiche une perte de 485 millions, bien que moins forte que celle de l'an dernier (523 millions). L'unité a bénéficié d'"une amélioration continue de ses trafics depuis l'été, même si la situation demeure très contrastée selon les zones", note le PDG: retour quasi à la normale aux Etats-Unis, normalisation en Europe, restrictions encore fortes en Asie.
"Le pôle a bénéficié des premiers effets des plans d'économies drastiques précédemment engagés", ajoute-t-il. Hors nouvelle dégradation du contexte sanitaire, Vinci table sur un redressement du trafic aérien, lequel, dans un scénario central, pourrait s'établir à environ 60% de son niveau de 2019, ce qui permettrait au groupe de retrouver un résultat net proche de l'équilibre.
Enfin concernant la gouvernance du groupe, le renouvellement du mandat de M. Huillard sera proposé à l'issue de la prochaine assemblée générale. Celui-ci atteignant en 2024 la limite statutaire de 70 ans pour la direction générale, les fonctions de président et de DG seront ensuite dissociées, et il conservera la première: "Il y aura nomination d'un directeur général, que j'accompagnerai jusqu'à la fin de ce mandat", a-t-il dit jeudi.Ce changement pourra intervenir à la date d'approbation des comptes, au plus tard au printemps 2025, "mais ca peut se passer avant", a-t-il encore dit.