Jean Castex a lancé lundi 14 mars deux appels d'offres pour construire à l'horizon 2030 deux parcs éoliens flottants en mer Méditerranée, qui pourraient alors alimenter en électricité un million de personnes, suivant l'objectif fixé par Emmanuel Macron de 50 parcs d'ici à 2050.
Un parc sera implanté à une vingtaine de kilomètres au large de Port-la-Nouvelle (Aude), où s'est rendu lundi le Premier ministre avec Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique. Un autre devrait voir le jour également à une vingtaine de kilomètres de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), "sous réserve des résultats des dernières études environnementales", a précisé M. Castex.
Selon ces appels d'offres, qui seront attribués en 2023, chaque ensemble comprendra une vingtaine d'éoliennes, pour une production de 250 mégawatts (MW) chacun. Et "chaque parc pourra être étendu dans un deuxième temps pour atteindre 750 mégawatts et couvrir 10% de la consommation des régions Occitanie et PACA", a ajouté le Premier ministre.
Ces parcs constituent une première en Méditerranée alors que sept projets sont dans les tuyaux, à des degrés divers d'avancement, en Atlantique ou en mer du Nord. Un tout premier parc, face à Saint-Nazaire, doit commencer à produire mi-mai, pour une mise en service générale fin 2022, 10 ans après son attribution au consortium EDF-Enbridge, et plus de 30 ans après l'ouverture d'un premier parc au Danemark.
Accusant dans l'éolien en mer un retard certain par rapport à ses voisins, la France veut accélérer, avec l'objectif de "construire 50 parcs éoliens en mer d'ici à 2050", soit 40 gigawatts (GW) de capacités totales, a rappelé M. Castex, ce qui devrait représenter "20% de la consommation d'électricité en France". Pour tenir cet objectif, le gouvernement a aussi annoncé lundi l'attribution de 2 GW de projets chaque année à partir de 2024. Ce qui ferait de l'éolien offshore "la deuxième source d'électricité en France après le nucléaire", selon M. Castex.
La technologie flottante, encore immature, n'a encore jamais été utilisée pour un parc commercial en France. Mais un premier appel d'offre a déjà été lancé en 2021 pour un parc en Bretagne. Le flottant constitue une "très grande force" car il "peut être installé loin des côtes, lorsque les fonds sont profonds", comme en Méditerranée, a fait valoir le Premier ministre. M. Castex a souhaité que la France devienne "une nation clé" pour cette technique, en structurant toute une filière pour construire les "flotteurs" des éoliennes. Deux appels à manifestation d'intérêt, dotés au total de 300 millions d'euros, seront lancés en mars auprès des ports et des industriels, a indiqué M. Castex.