Tous les présidents des Una Capeb se l'accordent. Face à la crise à laquelle il va être difficile d'échapper en 2013, le mot d'ordre sera l’anticipation et la diversification. Et les trois jours prévus pour les Journées professionnelles de la construction du jeudi 15 novembre au 17 novembre à Nice vont s'attacher à la notion de travailler ensemble avec pour étendard l'offre Eco-rénovation et la RT 2012 qui poussent à collaborer sur les chantiers.
« Tous les métiers seront impactés par la RT 2012 et les métiers de la structure le seront plus particulièrement, rappelle Dominique Metayer, président de l’Una Maçonnerie-carrelage. Pour le neuf, le recours à un bureau d’études thermiques sera obligatoire dès janvier prochain. L’étude devra être déposée avec le permis de construire, au même titre que les plans. Il va falloir nous adapter très vite ».
Quant aux carreleurs, ils devront également se préparer aux enjeux à venir, en termes d’accessibilité des logements (obligatoire dans le locatif neuf). « Nous les invitons aussi à proposer des salles de bains adaptées et adaptables dans le temps et à travailler étroitement avec leurs collègues plombiers » reprend Dominique Metayer. Ce thème de l'accessibilté n'est pas non plus étranger à l'Una Serrurerie-Métallerie présidée par Gilbert Oliver : "la motorisation des portes et portails nos a conduits vers la domotique, qui joue un rôle important dans le marché de l'accessibilité".
Ces journées vont également anticiper « les marchés porteurs vers lesquels il faut aller, souligne de son côté José Pereira, président de l'Una équipement, électrique et électronique. Nos entreprises doivent s'intéresser à la domotique, la ventilation, ou encore l'éclairage, le parent pauvre des réglementations, pourtant source d'économie d'énergie, et au cœur de notre métier d'électricien ».
Pour l'Una Couverture, plomberie, chauffage, « un des sujets majeurs va être celui du défi énergétique, rappelle son président Maurice di Giusto. Comment va-t-on se placer dans un paysage bouleversé alors que les artisans ont toujours préconisé de manière indépendante le mix énergétique, associé aux énergies renouvelables ? ».
Les couvreurs ne seront pas en reste face à une toiture toujours plus technique : prescription et mise en œuvre d'isolants thermiques, contribution à l'étanchéité à l'air, amélioration du confort d'été, installation de capteurs solaires thermiques ou photovoltaïques.... Les compétences s'enrichissent et offrent de réelles opportunités qui vont se traduire au travers des ateliers proposés à Nice.
Quant aux charpentiers-menuisiers, ils ont dû suivre plusieurs dossiers dans le cadre des Règles de l’Art Grenelle de l’Environnement. Outre la question des poussières bois, non résolue, ils ont travaillé sur les recommandations professionnelles pour les façades rideau en bois, la chape béton sur support bois ou encore l’intégration des menuiseries extérieures dans les murs en ossature bois. « Nos métier sont très impliqués dans le performance énergétique » confirme Jean-Marc Desmedt, président de l’Una Charpente-menuiserie-agencement.
Définir de nouvelles pistes pour les métiers, un impératif aussi partagé par Jean-Jacques Châtelain à la tête de l'Una Peinture, vitrerie revêtements. « Cette année nous avons décidé de nous démarquer par nos qualités ». Et de rappeler l'importance de l’ITE avec la finition enduit mince, « un complément logique de notre activité ».
Autre axe important : celui de la santé et de la sécurité, quand les décapants chimiques nocifs ont été interdits, et la mécanisation a diminué la pénibilité sur le chantier. « Ce sont autant de progressions qui doivent continuer à être améliorées pour attirer les jeunes et les femmes dans nos métiers », ajoute Jean-Jacques Châtelain.
En revanche, ces améliorations restent en attente pour David Morales, président de l'Una Métiers et techniques du plâtre et de l'isolation. « L'apparition de plaques plus épaisses à la place des doubles plaques apportent un gain de temps, certes, mais elles sont très lourdes. Il faut trouver des solutions pour diminuer la pénibilité, comme la projection mécanique qui a fait évoluer l'enduisage plâtre ou l'enduisage total, et que nous allons présenter à Nice ».
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Source : batirama.com / S.L-H/ F.L
Reste que pour les artisans de la Capeb, l'heure est aussi à la levée de bouclier : « On vient de nous appliquer la triple peine : l'application de la TVA intermédiaire à 10 % en 2014, la hausse des cotisations sociales, ou encore l'allégement de charges qui va pénaliser les artisans seuls par rapport à ceux qui ont des salariés ». Des sujets qui ne vont pas manquer de faire débat lors des prochaines Journées de la construction de Nice.