"40% de ces accidents ont concerné des personnes en situation d'intérim", a déclaré Gaëtan Rudant, directeur de la Drieet (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités) d'Ile-de-France, qui chapeaute notamment l'inspection du travail. Il a fait état de ce bilan réalisé à la mi-octobre, lors d'une réunion consacrée à "la prévention des accidents du travail graves et mortels".
Ces chantiers "hors normes" selon M. Rudant ("une douzaine de sites, 40 maîtres d'ouvrage, 8.000 compagnons à un instant T") ont débuté il y a près de deux ans mais sont vraiment montés en puissance en 2022.
Depuis le début de l'année, "l'inspection du travail a réalisé 500 interventions, soit un inspecteur du travail mobilisé chaque jour, ce qui permet de donner la visibilité nécessaire pour un contrôle efficace", a souligné M. Rudant. Cela a entraîné "29 décisions d'arrêt de travaux pour soustraire une centaine de travailleurs à un risque imminent et grave", a-t-il précisé. "Même sur un chantier aussi considérable, la réalité des risques qu'on traite est assez familière (chute de hauteur, équipement de levage et de manutention, risques électriques...)", a-t-il constaté.
S'il y a une collaboration forte en termes de prévention et de dialogue social avec les professionnels du BTP, "nous avons convoqué les maîtres d'ouvrage à trois reprises pour faire passer des messages avec une certaine insistance", par exemple concernant la circulation des véhicules et des piétons, a-t-il souligné.