Avec l’adoption d’un train avant à roues indépendantes en lieu et place de l’ancien essieu rigide, l’Isuzu a vraiment gagné en confort. A priori, ce n’est pas grand-chose et pourtant cela change tout…
Sous le capot, un moteur commun à toute la gamme: un 3 litres EEV de 150 chevaux développant un couple de 375 Nm de 1600 à 2800 tr/mn. Ce moteur, puissant et docile, très coupleux et silencieux dispose d’un nouvelle rampe commune d’injection, d’une culasse à haute turbulence et d’un turbo à géométrie variable.
Il est conforme aux normes Euro 5 et satisfait même au label EEV, le plus exigeant en matière de dépollution. Agréable et efficace, bien que fortement typé “camion”, il se revèle être toujours un des atouts du modèle. Son régime maxi plafonne à 2800 tr/mn, une caractéristique qui, ajoutée à sa cylindrée, augure d’une longévité mécanique bien supérieure à la moyenne des utilitaires légers.
Extérieurement, tout rappelle l’univers du camion. Les roues arrières sont jumelées, le réservoir latéral est apparent et il faut basculer la cabine pour accéder au moteur et autres organes mécaniques. Cette dernière manoeuvre se réalise facilement via une série de leviers situés à gauche derrière celle-ci. Sur le plan mécanique, l’Adaptor reprend les caractéristiques techniques des autres N Evolution.
Le seul changement est l’adoption d’un train avant à roues indépendantes en lieu et place de l’ancien essieu rigide. La solution retenue comprend deux triangles superposés et un combiné ressort amortisseur qui permettent un débattement nettement plus important et donc plus de souplesse et de confort. Pour le reste, l’architecture demeure typée “camion” avec un châssis réalisé avec des profilés en U.
C’est en ville que ce petit camion se sent le plus à l’aise. Les manœuvres sont facilitées par le rayon de braquage très court et l’empattement étroit qui le rendent particulièrement maniable. Ce qui n’empêche pas de surveiller de près les porte-à-faux avant et arrière. Et ne pas oublier que l’Adaptor ne peut accéder aux parkings souterrains en raison de sa hauteur supérieure à 2 mètres !
Mais il est loin d’être ridicule en rase campagne. C’est sur la route qu’on comprend que ce véhicule est particulièrement adapté aux fortes charges. A vide, l’Isuzu saute et tressaute. S’il peut accrocher les 130km/h en pointe, il peut sans problème dépasser les 90km/h à pleine charge. Ce petit camion de 7,5 tonnes de PTC détaré à 3,5tonnes n’a pas peur de porter lourd.
Plus on se rapproche de la masse maximale autorisée, plus le comportement devient stable et le véhicule confortable. C’est à pleine charge qu’on apprécie le nouveau train avant à roues indépendantes: direction douce, maniabilité et maintenant filtrage sont au rendez-vous. Des qualités qui permettent d’envisager des étapes de plusieurs centaines de kilomètres sans craintes pour les dos fragiles.
D’autant que son étagement de boîte se révèle parfaitement adapté. La première, située face à la marche arrière, tire très court et ne sert qu’à démarrer quand il est chargé. A faible charge, il est possible de démarrer en seconde sans faire patiner l’embrayage. Il suffit de le lâcher sans même accélérer et le couple fait le reste. C’est une chance car la commande de boîte est vraiment accrocheuse, surtout à froid.
Heureusement une boîte robotisée NEES II à cinq rapports et coupleur hydraulique est proposée en option à 1.290 € HT. Gageons que de nombreux acheteurs s’y rallieront !
L’Isuzu N, dans son évolution Adaptor, est un vrai petit camion inusable et increvable, destiné à parcourir de petites distances au quotidien mais pendant de longues, de très longues années.
C’est dans sa version la plus commune que nous avons essayé l’Isuzu Adaptor. Celle équipée d’une tribenne d’usine. Cette version affiche 2.620kg sur la balance (1.870kg sans la benne). Un embonpoint imputable à un châssis plus lourd, aux longerons plus épais. Plus robuste, il devrait mieux supporter la surcharge et un usage intense.
La cabine est bien finie et offre une bonne visibilité grâce à son grand pare-brise vers lequel s’incurve la planche de bord. Les grands rétroviseurs sont dépourvus de réglages électriques (le conducteur doit sortir de la cabine pour les régler manuellement) et se salissent très vite sous la pluie.
La position de conduite, comme sur tous les véhicules à cabine avancée, est bien peu confortable pour les grands gabarits. Il faut bien savoir qu’une telle cabine n’offrira jamais l’ergonomie ou l’habitabilité d’une cabine semi-avancée.
D’autant qu’il faut se contenter de deux réglages du siège, profondeur et inclinaison du dossier. Mais pas la moindre suspension ou réglage en hauteur. Et pas d’accoudoir droit. L’Isuzu marque pourtant un point avec un volant réglable en hauteur et profondeur.
Et s’il dispose d’une commande de vitre électrique à commande séquentielle pour le conducteur, le passager doit s’en passer. Pour la maintenance quotidienne, l’Adaptor dispose d’un accès facile aux niveaux usuels (liquide de frein, lave-glace et circuit de refroidissement) depuis la cabine. Pour le niveau d’huile, en revanche, il est nécessaire de basculer la cabine.
Source : batirama.com / Mirco Benassi