Le réseau électrique français doit subir des travaux de développement et de modernisation évalués à environ 100 milliards d'euros d'ici 2040, et ce afin de rajeunir un réseau jugé plus que vieillissant.
Ce SDDR (Schéma Décennal de Développement du Réseau) "a pour but de garantir que le réseau public de transport d'électricité est adapté aux objectifs de politique énergétique fixés par l'État", explique RTE (Réseau de Transport d'Électricité français) dans ses documents mis en ligne ce jeudi 14 mars.
Dans sa dernière édition, datant de 2019, le budget prévisionnel était de 33 milliards d'euros d'ici 2035. Cependant, depuis, l'État a redéfini ses orientations, précise le groupe public, notamment avec :
- la relance du nucléaire,
- l'accélération des renouvelables en mettant l'accent sur l'éolien en mer et le solaire,
- la réindustrialisation via le développement de zones industrielles bas-carbone.
Ainsi, le plan révèle que : "En première analyse, les perspectives d'investissements d'ici 2040 sont de l'ordre de 100 milliards d'euros, en intégrant le renouvellement des infrastructures [...] qui constitue aujourd'hui le premier poste d'investissements de RTE."
Parmi les travaux conséquents envisagés dans ce plan figurent l'ordonnancement d'un programme de raccordements "sans précédent", et le renforcement du réseau à très haute tension (avant 2030) pour électrifier et accueillir de nouvelles industries dans les zones industrialo-portuaires.
Le plan prévoit aussi la définition d'un programme de renouvellement des infrastructures, confrontées au changement climatique mais aussi à l'obsolescence. Ainsi, par exemple, plus de 20 % des lignes aériennes ont 70 ans.
Enfin, un enjeu concerne la résistance aux agressions physiques et informatiques extérieures, explique le gestionnaire du réseau. "Il n'est plus possible de différer les renforcements structurels sur le réseau au risque de ne pas pouvoir raccorder les projets", selon RTE, qui appelle aussi les protagonistes (industries, énergéticiens) à anticiper pour mieux mutualiser les équipements.
Le gestionnaire du réseau évoque la nécessité d'"un plan industriel pour renforcer la capacité de l'industrie européenne en général, et française en particulier, à produire les matériels nécessaires". La consultation, qui s'adresse notamment aux industriels et aux territoires, est ouverte jusqu'au 30 avril.