C'est un parcours semé d’embûches mais à la clé, le dispositif présente de nombreux avantages. « Nous sommes la première entreprise à avoir adhéré au dispositif de recyclage Siniat. » Benoit Gagneux codirige avec Noël Chauvin, la société Meignan, fondée par son oncle. La structure installée à Château Gontier en Mayenne compte une quarantaine de salariés et intervient sur des marchés aussi variés que le résidentiel, le tertiaire et l’hospitalier.
Il y a 3 ans, il a été sollicité par Siniat pour participer au groupe de travail visant à organiser une filière de recyclage des déchets de plaques de plâtre. « Nous avons pris la démarche à bras le corps, confie Benoit, d’autant plus que nous étions déjà organisés en interne depuis dix ans pour déposer nos déchets en déchetterie avec nos propres bennes depuis déjà 10 ans.
« Avec 7 entreprises sélectionnées dans toute la France, nous sommes partis d’une feuille blanche pour organiser la filière complète, précise Guillaume Gaudin, responsable technique et prescription Siniat Ouest. Sans vilain jeu de mots, l’équipe a essuyé les plâtres…
Un an d’expérimentation
« L’idée première était de profiter des livraisons de l’industriel pour charger ensuite nos déchets dans les mêmes camions, explique Noël Chauvin. Les plaques étaient broyées dans notre atelier et nous conditionnions les déchets dans des big bag. Mais au bout d’un an, nous avons estimé que ce procédé n’était pas adapté.
D’abord, le cout de transport se révélait trop élevé. Ensuite, le conditionnement en big bag n’était pas adapté et présentait des risques en matière de sécurité pour ceux qui chargeaient et déchargeaient. Enfin, le broyage prenait du temps et immobilisait nos salariés. »
Le dispositif a donc été revu. « Aujourd’hui, nous apportons chez Veolia à Angers nos déchets broyés en vrac dans nos bennes. Nous livrons des déchets propres mais ne savons pas ce qu’ils deviennent après, regrette Benoit Gagneux qui reconnaît ne pas être très enthousiasmé par l’arrivée de cet intermédiaire. Nous n’avons pas de garantie qu’ils repartent bien dans la chaîne de fabrication de plaques de plâtre, ce qui est l’essence même du projet. »
Alors qu’il existe un projet de plateforme multimodale à la gare de fret de Château-Gontier, Benoit Gagneux et Noël Chauvin aimeraient voir s’organiser le dispositif de broyage et de centralisation des déchets sur ce site.
« Nous pourrions proposer ce service aux autres artisans de la région et tous les déchets seraient acheminés par le train vers les sites de valorisation de Siniat. » Une idée qui pourrait faire son chemin.
Encadré
Quels avantages ?
« Aujourd’hui, broyer et collecter nos déchets nous coute de l’argent, reconnaît Benoit Gagneux. Mais nous savons que nous investissons pour l’avenir en devançant les réglementations futures. De plus cela nous ouvre les portes de certains marchés exigeant un engagement fort en matière de valorisation des déchets.
Enfin, cela nous permet de sortir de la partie recyclage du compte prorata sur des marchés publics ou privés. A terme cela nous coutera moins cher car les coûts d’enlèvement, de tri et de traitement des déchets sur chantier ne vont cesser d’augmenter.