Les parement collés : la minceur compatible avec l’ITE ?

Les parement collés : la minceur compatible avec l’ITE ?

Les parements collés en façade sont aussi devenus tendance. Mais maintenant ils doivent composer avec l’avènement de l’isolation thermique par l’extérieur.




Les parements à coller, ou plaquettes imitant la pierre naturelle et la brique en terre cuite, sont venus orner les façades. Minces, ils facilitent la pose. «Plus économiques qu’un mur en briques, ils apportent une finition plus valorisante», ajoute Céline Tamaillon à la direction marketing de Wienerberger.

 

À poser seuls sur support béton ou avec d’autres matériaux comme le bois, le métal ou l’enduit, son principal concurrent en façade puisque le plus représentatif sur ce marché car peu coûteux. La plaquette compte bien détrôner aussi la pierre naturelle, avec des réponses ­esthétiques et économiques là où cette dernière ne pourra pas rivaliser.

 

Elle reste un marché de niche peu gâté cette année par un secteur de la construction en déclin. Pourtant, elle a mis tous les atouts de son côté pour habiller les façades. «La plaquette a relevé le pari de la technique, avec des poses encore plus rapides quand elle est déclinée en plaques ou sans joints, mais aussi celui d’une esthétique contemporaine», illustre Natacha Ferré, responsable marketing et communication chez Orsol.

 

 

©Orsol

 

Les coloris tendances sont gris, blancs, marrons, noirs. Cette modernité se retrouve aussi «dans des formats allongés», ajoute Aurélie Catarino, chargée du marketing opérationnel chez Terreal Façade. Mais un frein important est venu se placer sur sa façade : ­l’isolation thermique par l’extérieur (ITE).

 

Du coup, leur développement est bloqué : «la règle de l’Art n’autorise pas à coller directement les plaquettes sur un isolant en raison des risques de chute», rappelle Aurélie Catarino. Du coup, elles se cantonnent à des réalisations dont la performance thermique est apportée par l’isolation intérieure. Mais, il existe des systèmes isolants pré-assemblés de plaquettes à cheviller au mur de structure.

 

Leurs atouts : la réponse en ITE et un gain en rapidité. Leurs inconvénients : le coût proche de celui d’un bardage et leur épaisseur antinomique avec l’atout minceur de la plaquette. Une autre solution de panneau isolant a été développée pour coller ces parements, cette fois sur chantier.

 

Cette dernière, sous forme de système, permet aussi de réaliser des encadrements de fenêtres, des linteaux… «Elle concurrence la vêture mais peine à se faire connaître», regrette Céline Tamaillon. Pourtant, elle est déjà un début de réponse aux plaquettes.

 

 

Photo d'ouverture : © Wienerberger




 

Trois questions à Armand Contessi, directeur général de Damaco à Annet-sur-Marne (77)

 

« Éviter à tout prix les sinistres grâce à une mise en œuvre soignée »

 

Quels sont les avantages des plaquettes de parement mince en façade ?


Elles offrent un grand choix esthétique. Et présentent le grand avantage d’être auto-lavables et faciles à nettoyer en cas de salissures dues à la pollution par exemple. Dans ce cas, les enduits, eux, nécessitent d’être totalement refaits.

 

Et les freins ?


Aujourd’hui, le marché en façade est porté par l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) et la RT 2012 en neuf. En rénovation, nous ne sommes pas assujettis aux mêmes contraintes, mais nous apportons aussi des solutions d’amélioration thermique.

 

Du coup, nous posons de moins en moins de plaquettes de parement mince qui ne répondent pas à cette attente d’isolation quand elles sont directement collées sur support béton. D’ailleurs, cette mise en œuvre en façade va devenir obsolète. La preuve : nous réalisons de plus en plus de vêtures qui présentent l’avantage de choisir l’isolant à associer. 

 

Vous êtes spécialisés dans la pose de parements minces collés, quels conseils donneriez-vous ?


Il faut commencer par respecter les règles de l’Art. En outre, il ne faut pas chercher à tirer sur les prix car le seul moyen pour éviter les sinistres est de réaliser une mise en œuvre soignée. C’est-à-dire de poser en double encollage de manière systématique et surtout en été.

 

Bien sûr, c’est plus onéreux que le simple encollage, mais les problèmes de décollement sont ainsi éludés. Et le coût du sinistre doit aussi être évalué. De même, le transfert du mortier-colle doit être au plus près des 100 % et le temps ouvert indiqué absolument respecté.

 

Dans le cas contraire, un phénomène de carbonatation (coulures blanches) apparaît et peut aussi provoquer la chute des plaquettes. Faire le choix d’une mise en œuvre qualitative génère aussi de la valeur ajoutée qu’il faut vendre auprès de son client.

 

 

Ce que dit la règle de l’Art

 

 

©Terreal

 

Le NF DTU 52.2 dans sa dernière version de décembre 2009 reprend en grande partie trois anciens Cahiers des prescriptions techniques (CPT) n°3265, 3266, 3267. Il traite des travaux neufs en sol et murs, extérieurs et intérieurs (locaux P3 au plus) lors de la pose collée des revêtements céramiques et assimilés et pierres naturelles. Pour la pose en façade, il faut se reporter à la partie P1-1-2 Cahier des clauses techniques types pour les murs extérieurs de ce DTU.

La colle adaptée


Ce DTU impose l’emploi de mortiers-colles classés C2 S1 (déformable) ou C2 S2 (hautement déformable) Façade. Ce sont désormais les seuls autorisés pour la mise en œuvre en façade et pour toute hauteur jusqu’à 28 m, cependant limitée à 6 m pour les parements minces collés. À noter aussi que le NF DTU 52.2 P1-2 dans son article 5 indique les essais nécessaires à l’aptitude d’un mortier-colle pour un emploi en façade. La certification “Certifié CSTB Certified” vaut preuve de la conformité du produit à l’usage.

 

Des contrôles renforcés.


Les contrôles lors de la pose ont été renforcés : outre celui du désaffleurement, celui du transfert de la colle doit être effectué par tranches de 100 m2 avec un minimum de cinq contrôles par chantier, avec production d’un rapport avec photo.

 

Bien respecter les joints de fractionnement.


Ils sont ménagés tous les 60 m2 environ, soit des joints horizontaux tous les 6 m et des joints verticaux tous les 10 m. L’emploi de joints souples (module d’élasticité inférieur ou égal à 8 000 Mpa) peut permettre de s’affranchir de joints de fractionnement.

 

Attention aux coups de soleil.


Afin d’éviter de créer un choc thermique pouvant générer un décollement, la pose de plaquettes de parement en terre cuite de couleurs foncées, dont le coefficient d’absorption solaire α est supérieur à 0,9, est limitée à certains ouvrages pour les façades exposées au soleil de sud-est à ouest. Mais cette restriction ne concerne que des hauteurs de façade de 6 m et dans la limite de 28 m. En dessous, les coloris foncés sont admis.

 

 

Source : batirama.com / Luce Aromans

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