"A ce jour, sur le chantier d'Iter sont employés plus ou moins un demi-millier de travailleurs pour une grande majorité des salariés détachés sous-traitant de Vinci. Lorsque la montée en charge va intervenir ils seront plusieurs milliers", a lancé le secrétaire général de la Fédération de la construction de la CGT, Serge Pléchot, devant les centaines de salariés venus de tout le sud de la France.
"(Ces) salariés dits détachés ne sont pas nos ennemis. Ils sont les victimes de ce système qui nous exploite, victimes de l'appétit vorace toujours plus féroce du capital", a précisé le responsable syndical aux salariés massés devant les entrées gardées du vaste chantier international. Jeudi matin à l'embauche, les manifestant ont rencontré des salariés détachés "tchèques, polonais ou portugais".
"Sur certains chantiers on a relevé des rémunérations pour des détachés de l'ordre de 2,5 euros de l'heure", a indiqué M. Pléchot, expliquant que ces contrats avaient "l'apparence de la légalité" mais relevaient souvent "de l'esclavage moderne" si l'on tient compte du nombre d'heures réel effectuées par ces salariés.
"En France (il y aurait) officiellement 170.000 salariés "détachés" sans compter les 300.000 salariés non déclarés, dont 200.000 dans le bâtiment", a encore déclaré le responsable du secteur de la construction.
Alors que le projet de loi Macron prévoit de nouvelles mesures pour lutter contre les fraudes au détachement, la CGT exige "que la sous-traitance soit limitée à deux niveaux maximum, que les prix des marchés pratiqués permettent d'appliquer le droit français, que la responsabilité du donneur d'ordre soit engagée et que les chantiers comme celui d'Iter soient accessibles aux syndicats avec une mise à disposition d'un local syndical".
Une manifestation similaire était organisée simultanément par la CGT sur le Chantier du terminal méthanier de Dunkerque. La semaine dernière, la Capeb des Bouches du Rhône a lancé une vaste opération de lutte contre le travail détaché illégal, appelant tous les artisans à signaler les situations jugées contraires aux règles qui encadrent ce dispositif (lire ici).
(crédit photo Christian Kalinowski, Haute-Provence Infos)
ITER n' est pas la seule action elle a été mené en simultané dans le nord à Dunkerque contre le terminal méthanier en construction par Bouygues où on a découvert des salariés en attente de travail dans des baraquements où ils vivent sur place et sont payés 4,50 € de l'heure il y avait aussi une boite d'intérim appelée pôle emplois ou les documents publicitaires étaient écrits en étranger. Un panneau de bienvenue en plusieurs langues tout est fait pour que les salariés détachés à leur arrivée soient en capacité de pouvoir se diriger d'eux même vers un bien triste destin. Bien organisé par ces marchants d'esclaves que sont nos dirigeants politiques et d'entreprises.
Personne n'a voulu ce système, c'est extraordinaire ! Et pourtant il fonctionne à merveille. De plus il n'est pas près de s'arrêter puisque ces pratiques sont légales. Ce ne sont pas les hurlements sporadiques de quelques syndicats relayés par quelques médias qui y changeront quelque chose. Le vrai pouvoir est entre les mains de nos élus dans les commissions d'appel d'offres qui ont toute lattitude pour jouer leur rôle de garants du tissu économique de leurs régions et départements comme ils prétendent l'être. Alors Mesdames et messieurs, chiche ! Un sursaut de probité morale et de courage politique que diable !!! Surprenez nous...
Petites nuances: je n'ai pas voulu ce système et j'ai voté contre Schengen, quant au silence des syndicats c'est un peu curieux quand l'article se base sur une action de la CGT. Le problème des marchés au moins-disant est ancien, d'autres pays comme la Suisse se servent du système attribuant le marché à l'entreprise la plus proche du prix médian. Enfin il faut dire que le système des couvertures entre entreprises a bien fonctionné (j'utilise le passé car je suis sorti du système depuis longtemps) dans le secteur des marchés publics.
Une agence d'intérim d'un pays de la CEE a le droit de facturer à une entreprise Française des travailleurs au tarif du pays d'origine si elle le fait à partir de son siège social dans le pays concerné. Le droit européen a la primauté sur le droit français. C'est l'héritage de l'Europe telle que nous l'avons voulue, c'est un peu tard pour s'en apercevoir et un peu "limite" de baptiser cela Travail illégal. Il en va de même de la sous traitance ! Les vrais responsables ce sont les entreprises qui vont les chercher, ce sont en amont les donneurs d'ordre publics qui sans vergogne n'ont aucun état d'âme à attribuer des marchés publics à des moins disants à concurrence de 30, 40% et quelquefois plus en dessous des prix normalement pratiqués par une entreprise française payant son personnel et ses charges au tarif français. C'est curieux, tout le monde sait cela mais personne n'enfourche ce cheval, ni les médias, ni les organisations syndicales ou patronales !! Pourquoi? Trop difficile de dire la vérité? Un chef d'entreprise qui en a un peu marre des gens qui tapent en touche et nous promènent!!!
or
Sauf que les traités européens imposent des règles de "libre concurrence" aux états membres qui interdisent le favoritisme géographique dans les choix des entreprises attributaires de marchés. Pour info je ne suis pas élu ni membre de commission d'A.O. mais j'ai passé 43 ans dans le BTP dont 25 à chiffrer des projets, beaucoup en marchés publics.