Le métier d'architecte se féminise, puisqu'un sur quatre était une femme en 2013, tendance amenée à s'accélérer, tandis que les inégalités de revenus s'accroissent au sein de la profession.

"Cette féminisation est surtout due à l'entrée de jeunes femmes récemment diplômées", observe l'étude Archigraphie, qui vient d'être publiée par le Conseil national de l'Ordre des architectes (Cnoa)."La féminisation de la profession se poursuivra dans les années à venir puisque la proportion de femmes chez les moins de 34 ans était de plus de 44% en 2013 et que les femmes étudiantes dans les écoles d'architecture sont désormais plus nombreuses que les hommes", lit-on dans ce portrait démographique et économique de la profession, établi sur la période 2000-2013.

 

Les femmes, qui ne représentaient que 17% des architectes en 2000, sont montées à 25% des inscrits à l'Ordre en 2013, tandis qu'elles devenaient majoritaires (55%) au sein des salariés, employés par les cabinets, dès 2009. Sur la période 2000/2011, un homme gagnait en moyenne 1,9 fois plus qu'une femme : celles-ci sont sur-représentées au sein des professionnels aux revenus les plus faibles - qui sont aussi les plus jeunes - et sous-représentées parmi les architectes les mieux payés, où les 45-64 ans sont très majoritaires.

 

Parmi les autres évolutions recensées par l'étude, les architectes connaissent un "vieillissement régulier", à l'instar de l'ensemble de la population: leur âge moyen est passé de 47 ans en 2000 à 50 ans en 2013. De son côté, le revenu moyen des architectes a suivi l'évolution du secteur du bâtiment: en croissance (+28%) entre 2002 et 2007, il est passé de 39.251 euros annuels nets à 50.542 euros. Il a ensuite diminué (-14,5%) entre 2007 et 2009, avant d'augmenter légèrement (+5%) à nouveau.

 

Les inégalités de revenus s'accroissent

 

En 2011, il était de 45.344 euros nets annuels, soit 3.779 euros mensuels. Or les trois quarts des architectes se situent en-dessous du revenu moyen, tandis que les inégalités de revenus s'accroissent au sein de la profession, note l'étude. Plus faible, le revenu médian (qui partage la population entre deux moitiés égales), lui, est passé de 25.605 euros en 2002 à 31.575 euros en 2007. Quatre ans plus tard, il est tombé à 28.602 euros, soit 2.383 euros mensuels.

 

La baisse des revenus survenue en 2008/2009, directement liée à la crise de 2008, a été compensée en 2009/2010 avant de laisser place à une nouvelle décroissance, et un "deuxième choc économique" en 2013, amené à se poursuivre, selon le Cnoa. On dénombrait 29.830 architectes diplômés en 2013, un nombre quasi stable depuis 2008, année de la mise en place du diplôme d'architecte d'État (ADE).

 

Au plan géographique, l'Ile-de-France est la région la mieux dotée en architectes (82 pour 100.000 habitants), suivie par quatre régions du sud de la France : Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Toutefois les jeunes professionnels, eux, s'installent dans les régions sous-dotées en architectes, comme la Lorraine et le Nord-Pas-de-Calais, tandis qu'"un rééquilibrage s'opère en faveur des régions de l'ouest de la France", note l'étude.

 

Plus de la moitié des architectes travaillent seuls et 74% des architectes employeurs ont moins de 5 salariés.L'étude compile des données issues de diverses sources statistiques, dont le ministère de la Culture, l'Insee, Pôle emploi, ou la Fédération française du bâtiment (FFB).

Source : batirama.com / AFP