"Nous avons une estimation d'environ 40 millions de tonnes de déblais", a dit M. Yvin, lors d'une table ronde de la Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire de l'Assemblée nationale consacrée à ce sujet.
Ce chiffre sera "à affiner", puisque la SGP vient de se voir octroyer un tronçon supplémentaire, la ligne 15 Est (anciennement sous maitrise d'ouvrage du Stif), a précisé le patron de la SGP.
Cela représente "20 millions de m3 de terre à excaver à partir de 2016, début des gros travaux", a poursuivi M. Yvin, et "ce volume représente entre 10 et 20% de la production annuelle de déchet en Ile-de-France, donc c'est un volume très important".
Actuellement, les travaux en cours sur le premier tronçon, à savoir la ligne 15 sud entre le Pont-de-Sèvres et Noisy-Champs, concernent uniquement des déviations de réseaux concessionnaires (eau, gaz, télécoms, etc.).
Sur l'ensemble des déchets "il y a environ 10% de terres polluées, 45% de terres gypsifères (donc sulfatées, ndlr) et 45% de terres inertes", a détaillé Philippe Yvin, soulignant les "coûts extrêmement différents" de traitement de ces différents types de déchets.
La SGP ambitionne de "privilégier des modes de transport fluvial et ferroviaire" pour l'évacuation des déchets. Ainsi pour le chantier de la ligne 15 sud, des accords sont "en train d'être conclus" avec Port de Paris et Réseau ferré de France (RFF) pour la mise en place de deux plateformes fluviales au plus près des futurs tunnels avec l'un, et des sillons ferroviaires négociés avec l'autre.
La question de la "traçabilité" des déchets sera un des points novateurs de ce chantier, s'est engagé M. Yvin, de même que la valorisation des déchets. Il s'agirait de les transformer en matières premières réutilisables dans des chantiers d'aménagement en Ile-de-France.
Les terres gypsifères pourraient servir à combler les carrières de gypse ou être réemployées dans l'industrie du plâtre, selon M. Yvin, qui y voit des possibilités de nourrir une "économie circulaire". Des aménagements de la réglementation seraient alors nécessaires, et des discussions en ce sens ont été entamées avec le ministère de l'Ecologie.