Cette "communauté d'intérêts" s'est baptisée "Pro Holcim". Elle regroupe plusieurs actionnaires de Holcim, explique Alexandre Muller un représentant Dynamics Group, agence de communication mais aussi actionnaire de Holcim.
"Il y a beaucoup d'actionnaires qui partagent la même vue" sur le projet de fusion entre Holcim et Lafarge, a-t-il ajouté, sans donner de noms.Pro Holcim estime que "+l'esprit de Holcim+ est menacé" par le projet de fusion.
Le site (http://www.holcimshareholders.ch/de/home.html) indique également que Holcim est en bien meilleure position aujourd'hui qu'elle ne le sera dans quelques années au sein d'une entité Lafarge-Holcim. Il explique aussi que les actionnaires d'Holcim peuvent s'attendre à percevoir des dividendes plus élevés que ce ne sera le cas avec "la nouvelle entité lourdement endetté".
Le lancement de ce site intervient alors que le patron du cimentier Lafarge Bruno Lafont a assuré samedi dans Le Monde qu'il n'est pas question de modifier à nouveau le projet de fusion avec Holcim, déjà remanié sans contenter tous les actionnaires.
Lafarge et Holcim avaient trouvé le 20 mars un accord censé sauver leur projet de fusion, qui revoyait les conditions des échanges de titres, désormais 9 actions Holcim contre 10 actions Lafarge au lieu d'une parfaite parité. Et qui confiait à M. Lafont le rôle de coprésident du futur géant du ciment.
Ces aménagements n'ont toutefois pas convaincu tous les actionnaires. Selon l'agence Bloomberg, le deuxième actionnaire d'Holcim, la société russe Eurocement qui en possède 10,8%, prévoit de voter contre le mariage lors d'une assemblée générale en mai.
Selon Le Monde, le troisième actionnaire d'Holcim, Harris Associates, réserverait encore sa réponse. M. Lafont a cependant assuré au quotidien du soir que "la fusion n'était pas en danger".