Le nombre d'entreprises issues des pays émergents et dégageant plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires, baptisées "challengers", a déjà plus que triplé en dix ans pour atteindre environ 1.700 sociétés, constate une étude du Boston Consulting Group (BCG), dans un document, rédigé en anglais.
L'industrie du photovoltaïque, où l'Europe a bel et bien perdu pied, est un exemple édifiant de leur place grandissante : en 2005 les entreprises américaines, européennes et japonaises représentaient 90% de la production mondiale; en 2015 quatre des cinq plus grandes sociétés sur la planète sont basées en Chine, fait remarquer BCG.
Dans les trois secteurs étudiés par le rapport, si les entreprises des pays émergents maintiennent le taux de croissance des cinq dernières années, elles vont à plus ou moins long terme s'installer durablement dans le top cinq mondial des entreprises, affirme BCG en se basant sur des analyses des entretiens menés avec une centaine de dirigeants et d'experts en Chine, en Inde et en Amérique latine.
Dans le secteur de la chimie, les "challengers" sont à un stade avancé de la compétition mondiale et 3 des 5 leaders du secteur sont déjà des émergents, remarque le cabinet en citant le chinois Sinopec et le saoudien Sabic, des groupes aussi importants que les géants allemand BASF et américain Dow Chemical. Et ils mènent une politique bien plus offensive que leurs concurrents de marchés matures en termes de fusions et acquisitions.
Chez les fabricants d'engins de chantier, les émergents, portés par une demande forte dans leur propre pays, sont à un niveau intermédiaire de compétition et il ne faudra attendre que 4 ans pour qu'ils représentent 3 des 5 leaders mondiaux, avance BCG.
Chez les équipementiers automobiles, les "challengers" n'en sont qu'à leur début puisque les multinationales des pays développés représentent toujours 95% des parts de marché, souligne le cabinet.
Mais ces groupes de pays émergents ont crû de 25% par an depuis 5 ans à mesure que la construction d'automobiles se développait dans leurs pays. Ils devraient constituer la majorité du top cinq mondial d'ici 13 ans.