Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête préliminaire après la plainte de Sherpa contre Vinci et sa filiale qatarie QDVC, déposée fin mars, notamment pour "travail forcé" et "réduction en servitude" des travailleurs.
Vinci, qui a déjà attaqué l'association anticorruption en diffamation, juge que sa présomption d'innocence a été bafouée par Sherpa et ses responsables. Le groupe entend obtenir la condamnation de l'association et la publication d'un communiqué sur le site Sherpa.
"L'association Sherpa ne s'est pas contentée d'évoquer des éléments de fait qui l'ont conduite à déposer une plainte pénale mais a laissé entendre que la culpabilité des sociétés du groupe Vinci ne faisait pas de doute", selon l'assignation.
Autre reproche formulé à Sherpa, avoir voulu susciter de l'agitation médiatique au moment où est examinée à l'Assemblée nationale une loi sur le "devoir de vigilance" écologique et sociale des multinationales, un "outil de pression sur la représentation nationale à travers l'opinion publique".
"Cette ONG a pris pour cible Vinci pour promouvoir une proposition de loi et se faire de la publicité. Vinci est victime d'accusations mensongères", selon l'avocat du géant du BTP, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi.
Créée en 2007, QDVC emploie en direct 3.300 salariés de 65 nationalités au Qatar, dont 2.000 ouvriers, surtout des Indiens, des Népalais et des Sri-Lankais. Les contrats représentent un montant global de 2,2 milliards d'euros, qui vont jusqu'en 2019.