Paul Hälg s'exprimait dimanche dans les colonnes de l'hebdomadaire alémanique SonntagsZeitung. Une Cour du canton de Zoug a rejeté jeudi l'appel des héritiers, qui souhaitent vendre l'entreprise, concernant la restriction de leurs droits de vote lors de l'assemblée générale.
"C'est un jalon important pour nous et une bonne nouvelle pour Sika, ses actionnaires minoritaires et tous les collaborateurs", note Paul Hälg. "Nous nous sentons confirmés dans notre démarche et légitimes dans notre combat défensif", précise le président du conseil, conscient que rien n'est joué cependant.
Les héritiers du fondateur de Sika, qui veulent vendre leur participation à Saint-Gobain, sont engagés dans un bras de fer juridique contre la direction et une partie du conseil d'administration, qui s'opposent à la transaction.
Alors que plusieurs procédures sont en cours, les héritiers, représentés par la société de holding Schenker-Winkler, avaient notamment déposé un recours contre la décision de limiter leurs droits de vote sur certains points lors de l'assemblée générale qui s'était tenue mi-avril.
Les parties s'affrontent depuis que Saint-Gobain a proposé début décembre 2,75 milliards de francs suisses (2,6 milliards d'euros) à cinq héritiers du fondateur de Sika pour reprendre leurs parts, qui se montent à 16,1% du capital mais représentent 52,4% des droits de vote.
Cela permettrait à Saint-Gobain de prendre le contrôle de l'entreprise sans avoir à lancer d'offre publique d'achat. La Cour suprême du canton de Zoug n'a rien tranché sur le fond de l'affaire. De plus, la famille héritière a déposé plainte contre trois membres de l'organe de surveillance. Le président du conseil d'administration admet que la lutte prendra du temps.
"Cela peut aller des mois, des années, suivant les circonstances jusqu'en 2016, voire plus tard", explique-t-il, en ajoutant jouir par ailleurs du soutien des 167 cadres supérieurs du groupe basé à Baar, dans le canton de Zoug.
Concernant l'attitude de la famille héritière et de Saint-Gobain, Paul Hälg "constate simplement que l'autre partie n'est d'aucune manière disposée à discuter. Nous avons fait des propositions pour résoudre l'affaire : Sika reprend le business du mortier de Saint-Gobain. Ou alors, Sika est repris entièrement par Saint-Gobain."
"Nous avons soumis une proposition dans ce sens à la famille", indique le président de Sika. "La proposition est élaborée. Malheureusement, nous n'avons pas pu en discuter avec la famille, parce qu'elle est encore liée par un contrat. Mais nous sommes disposés à en discuter dès que la famille le souhaite."
Les dirigeants de Sika contestent cette opération pour laquelle ils n'ont pas été consultés, de peur qu'elle ne se fasse au détriment de Sika, concurrent de Saint-Gobain sur ses activités de mortier. Ils ont même fait une offre aux héritiers pour contrer celle de Saint-Gobain.
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Sika à raison de se battre contre l'ogre St Gobain, mais qu'ils n'oublient pas que c'est la loi du plus fort qui prévaut dans le monde libéral. La liberté du renard dans le poulailler, les gens de Lafarge connaissent bien puisqu'ils viennent de se faire croquer par Holcim. Bon c'est vrai que du côté, français on dit que la direction est bicéphale, il faut sauver la face mais les faits sont là. Les emplois Français vont être supprimés et les actionnaires d'Holcim se frottent les mains.