"Cela fait cinq ans qu'on travaille dessus", a confié le directeur de la gestion des infrastructures de la RATP, Eric Dyèvre. Trois cents personnes sont mobilisées 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, sur ce chantier qui avance au rythme de 320 mètres par jour.
Ces travaux, d'un coût total de 100 millions d'euros, consistent à remplacer l'ensemble des voies, du lit de graviers et des systèmes d'aiguillage des trains, qui ont plus de 40 ans. D'ici 2021, ces infrastructures renouvelées permettront l'arrivée progressive de nouveaux trains à deux niveaux sur le RER A, qui accueille plus d'un million de voyageurs par jour.
Dans le tunnel sous la station Charles de Gaulle-Etoile, une pelleteuse déblaie le gravier usé pendant que le nouveau ballast est mis en place sur des premiers tronçons. "Faire rentrer 1 000 tonnes de ballast et faire sortir 1 000 tonnes de ballast usagés du tronçon central chaque jour, c'est un défi logistique étant donné que la ligne continue à être exploitée de part et d'autre de l'interruption", détaille Vincent Le Bihan, un des chefs de projet.
Parmi les autres difficultés, Eric Dyèvre pointe la "coordination" avec les autres chantiers d'été du réseau ferroviaire francilien. "S'il y a des travaux sur les solutions de parcours alternatives au même moment, on paralyse tout le trafic", a-t-il précisé.
La RATP rappelle qu'elle a renforcé ses lignes de métro, de tramways et prévu des bus pour compenser au mieux l'interruption totale du RER A entre les stations La Défense et Auber jusqu'au 23 août inclus. L'organisation des travaux dans la capitale est moins simple qu'ailleurs. "Les bureaux de chantier, c'est plus compliqué à installer place de l'Etoile qu'en banlieue ou en province", a constaté Eric Dyèvre.
De 2015 à 2018, une partie du RER A sera fermée pendant quatre semaines chaque été. Puis de 2019 à 2021, les travaux estivaux auront lieu uniquement la nuit (22h30-5h00). Au total, 24 km de voies sous tunnel seront remplacés, ainsi que 27 aiguillages.
Le RER A représente un quart du trafic de la région Ile-de-France, un trafic en hausse de 20% en dix ans pour cette seule ligne. En heure de pointe, il peut y avoir jusqu'à 2 500 voyageurs par rame.