Ces solutions semblent désormais incontournables dans l’élaboration des planchers. Réalisée il y a quelques temps à la demande de Qualitel*, une étude a permis de démontrer que les isolants de type PSE, polystyrène extrudé XPS ou polyuréthane, ne suffisaient pas, à eux seuls, pour répondre à la Nouvelle Réglementation acoustique (NRA) dans tous les cas de figures : ils doivent être associés à une sous-couche acoustique mince (Scam) pour atteindre les références fixées par cette règlementation.
L’étude précise même que, quand la performance acoustique de l’association Scam + isolant thermique n’est pas connue, il est possible de prendre à minima la performance acoustique de la Scam seule. Ainsi, si le marché français des Scam est étroit, il est devenu incontournable, son développement étant directement lié à celui du résidentiel neuf.
Les fabricants comptent une petite dizaine d’acteurs sérieux et sous certification CSTbat. Une partie d'entre eux est regroupé au sein de l'AFSCAM, il s'agit de Siplast, Soprema, Tramico et Weber.
Ces fabricants proposent différentes solutions qui sont regroupées en deux familles dans leur grande majorité : soit voile de verre ou PNT + bitume, soit en non tissé Polyester (PNT).
Quant aux systèmes constructifs de planchers qui répondent simultanément aux prescriptions réglementaires thermiques et acoustiques, il s’agit de ceux qui respectent les règles de superposition de la NF 61-203, à savoir :
- pour les planchers bas, une Scam associée à un isolant thermique.
- pour les planchers intermédiaires, une Scam associée à un isolant thermique R=1 mini en cas de plancher chauffant ou, s’il n’y en a pas, une Scam sous chape avec bande de relevés, combinée à des rupteurs thermiques en about de dalles.
A noter enfin : si ces produits connaissent peu d’évolution, les solutions restant traditionnelles dans un secteur qui l’est également, l’essentiel de leur efficacité repose sur un travail correct de la part de l’applicateur, dans le respect des conditions de pose.
* par l’Ademe, le Syndicat National des Plastiques Alvéolaires (SNPA), l’Association Française des Sous-Couches Acoustiques Minces (AFSCAM) et le CSTB
Matthieu Lechantre, Directeur marketing Soprema |
Quelle est aujourd’hui l’ampleur du marché français des Scam ?
La certification CSTBat a-t-elle favorisé l’essor des Scam en termes de marché ?
Il est clair qu’elle l’a assaini, notamment en termes de qualité des produits et de responsabilité des entreprises. Actuellement, une bonne dizaine de produits sont CSTBat et, par conséquent, régulièrement prescrits.
La Scam pouvant être combinée avec une sous-couche thermique, la RT 2012 joue-t-elle aussi un rôle important dans l’essor de ces solutions ?
J’estime que les Scam et l’isolation thermique imposée par la RT 2012 sont deux sujets différents, qui ne s’impactent pas mutuellement. La RT 2012 ne prend pas en compte l’acoustique. En revanche, la NRA et les labels de type Qualitel imposent les règles acoustiques. Un bâtiment résidentiel collectif devra donc répondre aux deux ! D’ou l’intérêt des révisions assez récentes des DTU 26-2 et 52-1 qui ont permis de définir les conditions de l’association Scam et isolant thermique.
Les solutions SCAM grignotent-elles des parts de marché sur d’autres solutions d’isolation, tels que les isolants en mousse de plastique alvéolaire, par exemple?
Une Scam répond à un marché très fermé de l’acoustique en sol sous chapes et sous carrelages. Les isolants que vous citez en exemple sont essentiellement thermiques et peu utilisés pour leurs vertus acoustiques en sol. Les isolants en plastique alvéolaire sont plus efficaces en parois verticales ou en rampants avec des produits comme le PSE élastifié ou associés à des plaques acoustiques. Pour nous c’est un positionnement complètement différent de celui des Scam.
© Icopal Siplast
Quant à sa charge admissible d’exploitation, elle est déterminée jusqu’à 500 kg/m² pour le tertiaire, bureaux, salles de classe, halls de réception ou jusqu’à 200 kg/m² pour l’habitat, en fonction de la réduction d’épaisseur évaluée à 10 ans.