Tandis que l’ensemble de la climatisation est concerné depuis le 1er janvier 2015 par l’application du nouveau règlement F-Gaz qui vise à limiter l’emploi de fluides à GWP (Global Warming Power, contribution à l’effet de serre) élevé.
Au mondial du bâtiment, les exposants tirent les conséquences de ces réglementations nouvelles et montrent l’adaptation de leurs solutions.
Toshiba introduit au Mondial du Bâtiment son premier système fonctionnant au R32. Il s’agit du monosplit réversible Mirai (avenir en japonais), disponible en 5 puissances de 1,5/1,7 kW (froid/chaud) à 4,5/5 kW.
Il atteint le niveau A+ en étiquetage énergétique, en froid, comme en chaud. A basse puissance, ce monosplit n’appelle que 120 W. A puissance nominale, sa pression sonore n’est que de 19 dB(A) à 1,5 m.
Cet appareil est fourni classiquement avec une télécommande infra-rouge, mais il est compatible avec les solutions Wifi de pilotage et de programmation centralisées proposées par Toshiba.
Même si le R-32 affiche un GWP réduit et un bon rendement thermodynamique, ce n’est cependant pas un fluide parfait : il est légèrement inflammable.
Pour des chauffagistes habitués au gaz naturel et au propane, ça n’a rien d’alarmant. Pour des climaticiens, c’est une autre affaire. Mais surtout son classement d’inflammabilité – A2L – empêche en France de déployer des systèmes au R-32 dans des ERP (Etablissements Recevant du Public).
Une bonne partie du tertiaire lui est donc, pour l’instant, interdite. Cela pourrait évoluer dans quelques années, mais pour l’instant : pas de R-32 en ERP. Son marché est donc plutôt la climatisation domestique. Le Mirai de Toshiba sera disponible au second trimestre 2016.
Toshiba dévoile également au Mondial du Bâtiment son nouveau DRV (Débit de Réfrigérant Variable) SMMSe 2 tubes pour le grand tertiaire.
Il est plus efficace, moins bruyant, plus souple et plus puissant que le précédent SMMSi : jusqu’à 1 000 m de longueur totale de réseau, 235 m entre le premier raccord et le raccord le plus éloigné et un dénivelé maximum de 70 m entre les groupes extérieurs et l’unité intérieure la plus haute ou la plus basse. Côté puissance, l’univers de la climatisation parle en CV ou Cheval Vapeur, si, si.
Les plus atteints parlent même en BTU ou British Thermal Unit. Le kW leur demeure inconnu. Mais bon, 1 CV = 2,8 kW et ce nouveau SMMSe est disponible en trois châssis de 8, 12, 18 et 22 CV, soit 22,4, 33,6, 50,4 et 61,6 kW.
Avec des combinaisons possibles – des associations de plusieurs groupes extérieurs en parallèle – jusqu’à 60 CV ou 168 kW. Chaque groupe embarque deux compresseurs. L’ESEER (European Seasonal Energy Efficiency Ratio), la mesure annualisée de la performance en mode froid selon Eurovent, dépasse 7 pour tous les modèles.
Les DRV SMMSe sont capables de chauffer ou de rafraîchir, mais pas les deux à la fois. Il faudra pour cela attendre la sortie du SHRMe à trois tubes l’an prochain.
Il sera capable de récupérer la chaleur des unités intérieures en demande de froid pour l’orienter vers les unités intérieures en demande de chauffage, sans passer par le compresseur.
Toshiba a développé pour cela de nouvelles boîtes de raccordement. La liaison entre le groupe externe et la boîte est en trois tubes. En aval, la liaison entre la boîte et les unités intérieures est en deux tubs seulement.
Ce qui signifie que les 8 unités intérieures au maximum, raccordées à une boîte, fonctionnent toutes sur le même mode (froid ou chaud), tout en conservant une indépendance dans les consignes de température et de programmation.
L’ESEER du SHRMe dépasse 7,5. Il sera disponible en trois châssis identiques de 8 à 20 CV et en combinaisons jusqu’à 54 CV, soit 22,4 à 56 kW et jusqu’à 151,2 kW en combinaisons.
Le SMMSe et le SHRMe de Toshiba font toujours appel au R410A. Mais ils introduisent une toute nouvelle gestion du dégivrage du groupe extérieur en mode chauffage. En hiver, en mode chauffage, un groupe extérieur prélève des calories dans l’air et le restitue au circuit de fluide.
L’échangeur air/fluide du groupe extérieur givre donc à partir de 4 à 5°C de température d’air. Ce qui réduit considérablement son efficacité. Il faut donc le dégivrer. Ce que l’on obtient traditionnellement en renversant le sens de circulation du fluide et donc en rejetant de la chaleur à l’extérieur.
En mode dégivrage, l’ensemble d’une installation DRV, avec ses dizaines ou centaines d’unités intérieures, passe soudain en mode refroidissement : elle prélève la chaleur à l’intérieur pour dégivrer les échangeurs en la rejetant à l’extérieur.
Pour minimiser l’inconfort pour les occupants, les ventilateurs des unités intérieures sont coupés. Mais il demeure possible, selon l’installation et l’emplacement des postes de travail, de ressentir un froid radiant durant ce processus.
De plus, la consommation d’énergie du système est accrue par le dégivrage. Pour ses deux nouvelles gammes SMMSe et SHRMe, Toshiba a mis au point une autre solution de dégivrage.
Chaque groupe externe contient un réservoir tampon de fluide. Lorsqu’il faut dégivrer, le système utilise ce tampon de fluide chaud. Le reste de l’installation fonctionne toujours en mode chauffage, à puissance réduite, mais sans inconfort et sans surconsommation.
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Quel plaisir d'apprendre que les climaticiens ont le pouvoir de bouleverser la physique ! Moi, à l'école, j'ai appris qu'un cheval-vapeur, ça faisait 736 W (et pas 2,8 kW).