Le désamiantage est une affaire de spécialiste

Le désamiantage est une affaire de spécialiste

L’entrepreneur du mois : Michel Lacombe, Nord Désamiantage Responsable technique d’une entreprise spécialisée dans la démolition et le désamiantage, Michel Lacombe dirige une équipe de 5 opérateurs près de Lens (62).




 

Face à la complexité des procédures liées à l’obtention des certifications, il milite pour un partenariat avec les artisans du Bâtiment, confrontés au durcissement de la réglementation. Les certifications ne sont pas à la portée de tous. Le désamiantage, c’est un métier. Alors que Qualibat, l’un des deux organismes certificateurs (avec Afaq-Afnor) regrette le manque de candidats à la certification malgré le durcissement de la réglementation (voir Batirama n° 414 d’octobre 2009), Michel Lacombe estime pour sa part qu’il y a déjà trop d’entreprises certifiées (266 au 1er octobre). D’aucuns diront qu’il prêche pour sa paroisse. Certes, Michel Lacombe dirige une équipe de 5 opérateurs spécialisés dans les travaux de démolition et surtout de désamiantage. Une TPE créée à l’été 2008 qui vient de décrocher la certification Qualibat 15.12 obligatoire depuis le 1er mars 2008 pour toute entreprise intervenant dans le retrait de matériaux amiantés dits non friables. Nous sommes également en cours de certification pour l’amiante friable (15.13), confie Michel Lacombe qui ne cache pas la complexité des procédures à suivre et à réaliser pour décrocher les précieux sésames.

 

Des risques quotidiens


Et pourtant, cet ancien pompier professionnel, spécialiste de la sécurité et de la prévention dans l’entreprise, se croyait rompu à l’exercice. Indépendamment de la réglementation, il s’agit d’un problème de santé publique. La certification est obligatoire mais tous les jours, des artisans interviennent sur des chantiers et retirent des matériaux amiantés, parfois sans même le savoir. Il ne s’agit pas uniquement de constater que les entreprises artisanales n’ont ni les moyens ni les connaissances et surtout un manque de temps pour se lancer sereinement dans la certification mais de regarder en face la réalité de leurs conditions de travail. De plus, les maisons individuelles sont bien souvent réparées par leurs propriétaires et n’entrent pas dans le champ de la réglementation du code du travail. De même, pour le retrait des matériaux en extérieur, la certification n'est pas obligatoire. Pourtant, certaines maisons anciennes sont truffées de matériaux amiantés, du sol au plafond en passant par les murs. Sans parler des produits de couverture, qui par définition, se situent à l’extérieur du bâtiment. Même si la réglementation se durcit (voir encadré), les moyens de contrôle ne sont pas suffisants pour faire cesser les pratiques à risques.

 

Engager des partenariats


Pour développer son activité, Michel Lacombe engage des partenariats avec des artisans du bâtiment. Nord Désamiantage est une petite structure. Nous avons tout intérêt à nous associer pour faire face aux grosses entreprises spécialisées. J’ai déjà répondu à quelques appels d’offre avec des couvreurs par exemple. La réfection d’une toiture, c’est le travail d’un couvreur. Quand elle est amiantée, mon métier à moi, c’est de retirer les matériaux pollués dans de bonnes conditions et de garantir le retrait et la traçabilité des déchets. Carreleur, peintre, plâtrier- plaquiste, plombier… l’amiante s’est installée pendant des décennies dans tous les recoins de la maison. Il y en a partout. Tous les métiers peuvent être concernés mais les petites entreprises artisanales du bâtiment manqueront certainement de temps et de moyens pour décrocher les certifications obligatoires. L’ennemi est caché… la fibre d’amiante c’est invisible, inodore et les effets à 20 ou 30 ans sur ceux qui les inhalent sont dramatiques.


D’où l’intérêt de faire appel à des entreprises spécialisées pour limiter les risques.


Source : batirama.com / Céline Jappé

 

Vers un durcissement de la réglementation


Un récent rapport de l’agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) dénonce une prise en compte insuffisante du risque représenté par les fibres courtes et fines d’amiante dans la réglementation actuelle. Les seuils réglementaires d’exposition devraient être abaissés tout comme le seuil de déclenchement des travaux. Les organisations professionnelles attendent également la publication d’un nouvel arrêté formation révisant celui du 25 avril 2005 et allongeant sensiblement la durée des formations. Enfin, l’exception de certification dont bénéficient les travaux de retrait en milieu extérieur devrait être prochainement supprimée.


En savoir plus :
Groupe National Amiante FFB : 01 40 69 51 02

1 Commentaire
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  • par drb
  • 22/01/2013 17:15:15

je suis artisan depuis le 30/07/2010, j'ai fait l'erreur de désamianter moi même en pensant que le fait que je sois le patron j'avais le droit de le faire mais malheureusement je n'ai pas le droit non plus je ne sais plus quoi faire pourtant j'avais demandé plusieurs devis avant de me lancer dans cette situation je suis toujour en attente de devis raisonnables.

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