Après 15 trimestres de baisse consécutifs, alors que la FFB a annoncé un recul de l’activité globale du bâtiment de 3%, il semble que l’artisanat de la Capeb s’en sorte légèrement mieux à -2%, notamment grâce aux mesures prises par le gouvernement afin de soutenir la conjoncture.
« Il faut bien le reconnaître, constate Patrick Liébus, en 35 ans, nous n’avons jamais vu autant de mesures cumulées prises pour aider nos entreprises ».
Il est vrai que celles-ci ont été très nombreuses : maintien de la TVA à 10% dans la rénovation et à 5,5% pour la rénovation énergétique, reconduction du CITE, extension du PTZ, allongement de l'éco-PTZ, micro-crédit, primes d'aide à la rénovation énergétique en plus de celle de l'Anah, aides aux ménages modestes et très modestes, réforme du PLU, APL jeunes maintenue, intermédiation locative, loi Pinel...
« Au final, tout cet arsenal semble avoir montré un certain impact, déclenchant quelque 351 200 mises en chantier et 379 600 permis de construire accordés et marquant ainsi une rupture de chute, souligne Patrick Liébus».
A cela s’ajoutent aussi les 3 milliards d’euros que doit mobiliser la Caisse des Dépôts et Consignation, dont la moitié doit être consacrée à la rénovation thermique. « Toutefois, il faut avoir à présent le courage politique d’appliquer toutes ces mesures et trouver l’argent pour les mettre en place…mais le sourire revient, indique le président de la Capeb, »
L’activité des artisans semble en effet avoir été marquée en 2015 par une stabilité à - 4,5% dans le neuf et - 0,5% dans l’entretien-rénovation, soit les mêmes paramètres qu’en 2014.
Cette stabilité est néanmoins marquée par de grandes disparités régionales, allant d’une croissance nulle (0% en Bretagne et Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin) à une baisse de - 2% (en régions Ile-de-France, Centre, Rhône-Alpes et Auvergne).
Disparités aussi au niveau des métiers, ceux marqués par les dispositifs d’aides à l’amélioration énergétique montrant une relance d’activité. C’est le cas notamment des menuisiers ou des maçons, ces derniers passant, par exemple, de -3,5% à -1%. Côté emploi, l'artisanat du bâtiment déplore la perte de15 000 emplois en 2015, soit 40 000 postes depuis 2011.
Pour leur part, les carnets de commandes sont passés à une moyenne de 72 jours, en augmentation de 7 jours, le tout fond de concurrence féroce et d’une guerre des prix toujours à l’ordre du jour
Concernant les prévisions pour 2016, on devrait noter une stabilisation en matière d’évolution de l’emploi : 2% seulement des chefs d’entreprise envisagent de licencier (au lieu de 10% en 2015), tandis que 7% pensent embaucher (contre 4% en 2015).
L’activité globale devrait se situer en 2016 entre 0 et 1%, celle du neuf entre -1,5% et -0,5% et celle de l’entretien-rénovation entre +0,5% et +1,5%, à condition que les marchés publics redémarrent et si les ménages reprennent confiance.
Bien entendu, la Capeb compte bien rester vigilante, notamment sur le projet de loi NOE, initié par Emmanuel Macron, qui vise, entre autres, à supprimer les qualifications pour certains métiers.
« Dans les quelques 170 pages que compte le rapport de Catherine Barbaroux concernant la loi Macron 2, on nous explique qu’il n’est nul besoin d’être qualifié pour exercer certaines activités dans le bâtiment et pour créer une entreprise, tempête Patrick Liébus.
Une vue de nos métiers dévalorisante qui, soit dit en passant, va totalement à l’encontre des exigences de « montée en compétences » prônées par Ségolène Royal. Tout métier qui touche à la santé-sécurité comme les nôtres exige de vraies connaissances. En outre, pas de qualification, c’est pas de RGE.
Si l’on ajoute à cela la volonté d’augmenter les revenus possibles d’un auto-entrepreneur à 100 000 euros annuels, on entre dans l’aberration : comment allons-nous financer nos retraites, notre protection sociale et notre chômage ? Qu’en sera-t-il des garanties, décennale et autres, avec des travaux sans sécurité et sans assurance ? », martèle le président de la Capeb.
Pour ce faire, un rendez-vous est d’ailleurs d’ores et déjà pris avec le président de la République le 28 janvier, « afin d'attirer son attention sur les incohérences perceptibles qui contreront clairement les objectifs qu'il souhaite atteindre ».
La profession se mobilisera enfin pour d’autres combats, tels que la baisse des charges, l’accès aux marchés, la concurrence déloyale et les travailleurs détachés ou encore la baisse des charges. « Je pense vraiment que dans les mois à venir nous apercevrons, si tout cela est pris en compte, la lumière au bout du tunnel » devait conclure Patrick Liébus.
* confédération artisanale des petites entreprises du Bâtiment
Les syndicats sont tous là pour contenir et servir ceux qui se remplissent les poches à parloter.
Un air de légère reprise ou plutôt un air de déjà vu... Si nous comprenons bien, la croissance sera bientôt de retour et l’artisanat se porte déjà mieux, c'est un petit peut comme un enfant rien que de lui dire qu'il va recevoir une piqure, il nous répond qu'il se sent déjà mieux... Ça fait 40 ans que je suis dans le monde de la PME et mes parents et grands parents bien avant moi et on entend toujours les mêmes âneries qui n'engagent que ceux qui les écoutent.
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Et nous le bâtiment quand est-ce que l'on va descendre dans la rue pour se faire entendre.