Après avoir rencontré la secrétaire d'Etat à l'artisanat Martine Pinville, le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) Jacques Chanut a salué les annonces du président de la République relatives à l'emploi (500.000 formations supplémentaires pour les chômeurs en 2016, prime à l'embauche pour les PME) les jugeant "de nature à déverrouiller et dynamiser le marché".
"Toutefois, ces mesures, pour utiles qu'elles soient, n'auront d'effets réels qu'à deux conditions essentielles", a-t-il estimé. La première est de "sortir le bâtiment du champ de l'auto-entreprise", un statut qui selon la FFB a pour conséquences "l'augmentation de la concurrence déloyale, le développement du travail illégal et le ralentissement de l'apprentissage".
La deuxième est le "maintien de la qualification professionnelle dans les métiers du bâtiment, afin de ne pas déstabiliser le secteur, à l'heure d'une concurrence, notamment européenne, grandissante".
De son côté, Mme Pinville a déclaré avoir "redit" à la FFB que le gouvernement n'avait "absolument pas l'intention de supprimer les qualifications professionnelles ou le stage à l'installation".
Il s'agit de supprimer "certains blocages" tels que les délais "parfois très longs" pour accéder au stage nécessaire à la création d'une micro-entreprise, ou encore des "qualifications qui ne correspondent pas aux métiers", a-t-elle poursuivi, assurant qu'une "concertation" allait s'engager avec les représentants des métiers concernés.
Le président François Hollande a confirmé lors de ses voeux aux acteurs de l'entreprise et de l'emploi avoir demandé au ministre de l'Economie Emmanuel Macron de "reprendre le système de qualifications pour le rendre plus lisible et plus cohérent".