L’activité immobilière semble connaître actuellement une forte accélération, constate une étude publiée par Xerfi. Si les ventes sont reparties c’est que les acheteurs n’anticipent plus de baisses de prix et qu’ils jugent le moment opportun pour franchir l’étape avec des taux d’intérêt de nouveau collés à leur plancher.
A cela s’ajoute le retour des ménages-investisseurs dans les agences, précise l’étude. La forte volatilité des marchés boursiers (avec un bref passage du CAC 40 sous la barre des 4 000 points durant la 1ere quinzaine de février), la faiblesse des rendements des placements alternatifs (assurance vie, etc.) donne actuellement à la pierre un sérieux avantage.
D’autant que les prix sont repartis. En hausse de 0,5% sur le trimestre (après 0,2% au cours des trois mois précédents), ils confirment le retour d’un nouveau cycle haussier. Certes en moyenne sur un an, ils baissent encore (-1,8%) mais la tendance s’est inversée et en moyenne les prix seront en hausse d’environ 1,5% cette année, selon notre scénario, mettant un terme à 4 années de baisse.
Les taux bas sont devenus une donnée structurelle. A 2,2% environ, les taux fixes immobiliers sont quasiment tombés à leurs plus bas niveaux historiques et les craintes d’une remontée brutale s’estompent.
La prudence affichée par la FED et la réassurance par la banque centrale européenne de la poursuite, voire de l’amplification du quantitative easing (assouplissement de la BCE), ont facilité le retour des capitaux sur les emprunts d’Etat. En outre, le climat de défiance généralisé envers les émergents pousse nombre d’investisseurs à rapatrier leurs avoirs vers les pays avancés les plus sûrs.
Les obligations assimilables du trésor (OAT) françaises en profitent. Leur taux est tombé à 0,528% le 22 février dernier, soit à quelques dixièmes de point du plancher historique (0,352% le 16 avril 2015). C’est une très bonne nouvelle pour les emprunteurs car c’est la condition sine qua non pour que les taux des crédits à l’habitat restent bas en 2016.
Les emprunteurs qui font face, en plus, à des banques très réceptives à leur demande : fin décembre, 197,4 milliards d’euros de nouveaux prêts avaient été accordés sur les 12 derniers mois. C’est sans équivalent, même lors des dernières périodes de surchauffe.
Les chiffres donnent le tournis : la hausse atteint 73% par rapport à 2014. Bien entendu, il n’y a pas de correspondance exacte entre le dynamisme de la production de crédit et l’état de santé du marché immobilier.
En effet, les très bonnes conditions de financement sont une incitation forte à emprunter davantage et à réduire son apport personnel, voire à renégocier son emprunt quand celui-ci a été contracté alors que les taux étaient plus hauts. Mais pas de doute, aujourd’hui les conditions de financement et l’attitude des banques poussent bien le marché à la hausse.
Parmi les autres bonnes nouvelles, notons le renforcement du PTZ. Un PTZ qui comble un vide car il va désormais s’étendre à l’ancien sous conditions de travaux (25% du prix d’achat). Auparavant réservé à 6 000 communes rurales, il a été élargi au 1er janvier dernier à l'ensemble du territoire.
C’est le petit coup de pouce supplémentaire capable de faire repartir le marché de façon plus ferme : le gouvernement a affiché un objectif de 120 00 PTZ à la fin de l’année 2016, parmi lesquels 10 000 dans l’immobilier l’ancien.
© F. Leroy
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Que de bonnes nouvelles pour un marché immobilier qui peine à répondre à la demande globale en logement. Espérons que ces tendances se maintiennent dans le temps.