Si le cuivre massif coûte cher, il présente des avantages indéniables grâce à ses propriétés antibactériennes. Les hôpitaux, les cliniques, les hôtels, les transports, et établissements recevant du public en sont d’ailleurs friands mais le prix de ce métal reste, hélas, souvent dissuasif.
La société Meto&Co propose un nouveau matériau composite breveté à base de cuivre pour remplacer le métal massif. Ce traitement de surface, de couleur gris anthracite, et d’une épaisseur de 200 microns peut en effet revêtir de multiples supports.
« Il peut être pulvérisé sur l’élément à traiter dans nos ateliers, ou alors être appliqué sur site, ce qui est néanmoins beaucoup plus complexe. Pour répondre aux contraintes de mise en œuvre dans ces conditions, nous venons également de breveter une version souple de MetalSkin, ainsi qu’une variante adhésive…» explique le PDG de l’entreprise, Stéphane Pénari, également inventeur du procédé MetalSkin.
Applicable sur tous les types de surfaces et matériaux, ce produit s’intègre dans la décoration d’une maison ou d’un établissement recevant du public (interrupteurs, poignées, barres de relevage, robinets…) et sert d’arme active contre les bactéries.
L'étude clinique menée par MetalSkin démontre que la prolifération bactérienne est stoppée par son action et, sur la durée, une réduction globale du nombre de bactéries est constatée.
Un marché sanitaire colossal s’ouvre donc à la jeune PME en France mais aussi à l’international, en Afrique Subsaharienne ou en Inde notamment, théâtres d’épidémies d’envergure. Dans l’hexagone, plus de 4000 personnes meurent des suites d’une infection nosocomiales. Ce nombre est supérieur à celui de la mortalité routière.
En France, l’entreprise a ainsi convaincu la toute nouvelle clinique Saint Roch de Montpellier d’opter pour son dispositif antibactérien. « Tout va être traité, assure Stéphane Pénari qui cite les poignées, les boutons d’ascenseur, en passant par les robinets, les plateaux repas, les souris d’ordinateur ou les mains courantes. ».
« En fait, les hygiénistes vont être chargés de répertorier les zones de contacts fréquents », précise le dirigeant. Le coût de la prestation demeure un élément déterminant.
« Une poignée en cuivre massif coûte environ 60 euros », indique Stéphane Pénari qui ajoute : « si on prend une poignée en nylon, qui coûte 3 euros, il faut ajouter 7 à 8 euros environ de traitement MetalSkin pour obtenir la même efficacité ».
Notons que des tests de vieillissement du procédé ont été effectués en milieu marin et ont montré un épuisement théorique au bout de 27 ans. « De nombreux équipements sont renouvelés entre 7 et 10 ans généralement, dans les établissements hospitaliers ou les hôtels et donc, notre procédé ira bien au-delà de la garantie décennale », argumente Stéphane Pénari.
Enfin, l’entreprise envisage aujourd’hui de travailler directement avec l’industrie et nouer des partenariats “lourds”. « Nous travaillons déjà avec de gros fabricants de robinetterie et poignées de porte car notre stratégie passe par l’octroi de licence de la propriété intellectuelle afin que nos partenaires puissent utiliser le label MetalSkin. Ils ont une puissance de feu commerciale que nous n’avons pas », termine le dirigeant.
MetalSkin est une marque commerciale appartenant à la société Meto&Co créée en 2007 par Stéphane Pénari. La société développe son savoir-faire grâce à son centre de recherche et de développement et concède des brevets d'exploitation à ses différents partenaires industriels. MetalSkin a été nominé aux World Innovation Days For Health 2014 et a remporté les Trophées de l’innovation lors du salon Hôpital Expo 2014.