"On pense qu'en 2015, on a atteint le fond de cycle dans la construction. En 2016, on va voir un redémarrage", a estimé le président du Syndicat français de l'industrie cimentière (Sfic), Raoul de Parisot, qui table en conséquence sur "une stabilisation de la consommation de ciments" en 2016, à 17,2 millions de tonnes.
"Les premiers mois de l'année sont plutôt positifs, mais on ne peut pas en conclure la tendance sur l'année", a-t-il ajouté. Selon les estimations du Sfic, la consommation de ciment est en hausse de 3,7% à fin février par rapport à 2015.
Le marché du ciment est tiré par la construction, dont environ les deux tiers dans le bâtiment et un tiers dans les travaux publics. En 2015, les mises en chantier de logements se sont stabilisées avec une légère hausse de 0,3% après une chute de 11% l'année précédente.
Pour 2016, le secteur cimentier table sur une hausse de 5,5% dans le logement. Par contre, dans les travaux publics, la conjoncture reste soumise à la baisse de la commande publique et la baisse de l'investissement des collectivités, a observé M. de Parisot.
Le pic de consommation a été atteint en 2007 avec 24,8 millions de tonnes de ciment utilisées, et le taux d'utilisation des capacités de production se situait alors à 80-90%. Aujourd'hui, le taux d'utilisation est de l'ordre de 60%, a indiqué le président du Sfic.
"Si la consommation ne repart pas, cela risque d'entraîner quelques restructurations", a-t-il estimé. Le secteur français du ciment compte 5 acteurs, répartis sur 40 sites industriels et employant environ 5.000 personnes.
Le chiffre d'affaires 2015 s'est élevé à 2,3 milliards d'euros, en recul de plus de 30% sur le pic de 2007 en raison de la conjugaison d'une baisse des volumes et d'une diminution des prix.
En matière de recyclage, en 2015, le secteur cimentier français a substitué 38% de combustibles classiques par des déchets valorisés (huiles industrielles, farines animales, déchets d'ameublement). L'objectif est d'atteindre 50% en 2020.