"Chacune des deux navettes prévues quotidiennement transportera 60 caisses mobiles, une caisse étant à peu près l'équivalent d'un camion, ce qui fait 120 camions en moins par jour sur les routes franciliennes", a indiqué Christophe Ripert, directeur immobilier de Sogaris, la société d'économie mixte porteuse du projet.
D'après un bilan carbone réalisé avec l'Ademe, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) devraient ainsi diminuer de 1.537 tonnes par an. Les marchandises (équipement de la maison, textile, produits de grande distribution) seront acheminées par le rail depuis Dourges (Pas-de-Calais) ou Bruyères-sur-Oise (Val d'Oise).
Une fois arrivées à bon port, une quinzaine de véhicules roulant au gaz naturel, hybrides ou électriques les livreront en magasin dans Paris. "C'est l'aboutissement d'un partenariat de dix ans pour faire en sorte que la logistique garde sa place en ville, avec moins de camions", a souligné Christophe Najdovski, adjoint à la maire chargé des Transports.
Le concept d'"hôtel" logistique vise à faire cohabiter la logistique avec d'autres activités, notamment tertiaires. D'un montant de 77 millions d'euros, le bâtiment est financé par Sogaris, la Caisse des Dépôts et Haropa-Ports de Paris.
Situé là où se trouvaient historiquement une gare de marchandises et des entrepôts, il s'étalera sur 4 niveaux et sur 45.000 m2, avec un terminal ferroviaire long de 400m. "D'un point de vue financier, nous allons proposer aux entreprises une prestation porte-à-porte à peu près équivalante à celle de la route", a précisé Christophe Ripert.
Ce dernier ajoute : "un magasin pourra passer commande à 20h00 et la recevoir à 6h00 le lendemain, ce qui n'est pas possible aujourd'hui compte tenu des embouteillages".
Le bâtiment accueillera également une pépinière d'entreprises tournées "vers la logistique et la mobilité durable", des espaces logistiques en sous-sol, des écoles professionnelles et un "data center" dont la chaleur sera récupérée pour chauffer plusieurs bâtiments.
Les 10.000 m2 de toiture seront par ailleurs consacrés à l'agriculture urbaine et à des terrains de sport. En outre, 56.000 m2 logements, 33.000 m2 de bureaux, une crèche mais aussi une maison des pratiques artistiques amateurs verront le jour d'ici 2020.