"En supprimant l'exigence de qualification, le gouvernement adresse en effet un message extrêmement dévalorisant" aux artisans concernés, ainsi qu'aux "400.000 apprentis que compte le pays", souligne l'organisation dans un communiqué.
En outre, il "ouvre grand la porte de la concurrence déloyale, du nivellement de la qualité par le bas et de la perte des savoir-faire artisanaux qui font la renommée de notre pays", ajoute l'UPA, par la voix de son président Jean-Pierre Crouzet.
L'organisation précise avoir envoyé, pour se faire entendre, des "kits personnalisés" à six ministres, dont Emmanuel Macron, Segolène Royal (voir illustration), Myriam El Khomri et Michel Sapin, comportant des fiches métiers et "des outils en plastique pour s'improviser artisan".
Quelque 500 centres de formation d'apprentis (CFA) et lycées professionnels vont également être sensibilisés, notamment par courrier, indique l'UPA, pour qui "les enjeux sont cruciaux pour l'avenir du commerce de proximité".
La loi dite Sapin II, qui sera débattue du 6 au 9 juin, vise à améliorer la lutte contre la corruption, mais également à "moderniser la vie économique", avec notamment des mesures pour assouplir les règles d'entrée dans certains métiers.
Ces mesures, issues de l'ex-loi Noé du ministre de l'Economie Emmanuel Macron, prévoient de réduire le nombre d'activités soumises à l'obligation de qualification, afin de les ramener à celles présentant des "risques pour la santé et la sécurité des consommateurs". Ces obligations seront définies par décret.