"C'est le top départ pour la mise en oeuvre du PIA3", a souligné le commissaire général à l'investissement Louis Schweitzer devant la presse. Après le feu vert du Conseil des ministres, le Commissariat général à l'investissement (CGI) va "préparer la mise en oeuvre pour que, dès le vote des crédits, on puisse passer à l'action", a ajouté M. Schweitzer, en précisant que l'objectif sera de pouvoir "démarrer dès le début 2017", le vote par le Parlement étant attendu en fin d'année.
Le CGI va d'ores et déjà passer des conventions avec les opérateurs chargés de mettre en oeuvre le PIA et préparer les appels à projets et à manifestations d'intérêt.
Sur les 10 milliards d'euros du PIA3, 2,9 milliards bénéficieront à l'enseignement et à la recherche publique, 3 milliards iront à la valorisation de la recherche et 4,1 milliards seront mobilisés pour l'innovation et le développement des entreprises.
Parmi les innovations, l'accent sera davantage mis sur l'innovation pédagogique dans l'enseignement primaire et secondaire en s'appuyant sur le numérique, a expliqué M. Schweitzer. Dans le secteur universitaire, le PIA3 prévoit notamment de soutenir des "écoles universitaires de recherche" pour les masters et doctorants, a-t-il aussi indiqué. Le volet de soutien aux entreprises fera une part plus importante aux aides en fonds propres que dans les deux premiers PIA, toujours aux côtés d'investisseurs privés."Cela permettra d'amplifier l'émergence des techniques de demain", comme l'automatisation, l'impression 3D ou l'internet des objets, précise le compte-rendu du Conseil des ministres.
"Il ne s'agira plus, désormais, de distribuer des enveloppes par secteur, mais de mettre en place une organisation plus souple, de l'amont vers l'aval", est-il précisé. Toutes les actions du PIA3 incluront une dimension numérique, et plus de 60% des crédits (6 milliards d'euros) seront affectés à des projets contribuant à la croissance verte.
La répartition prévoit 1,8 milliard pour "financer des solutions technologiques nouvelles", par exemple dans le solaire ou l'éolien, 1,5 milliard pour soutenir l'éco-conditionnalité mise sur les projets, notamment dans l'industrie, et enfin 2,7 milliards pour des projets contribuant indirectement aux économies d'énergie et au développement durable. Le programme pourra par ailleurs "dynamiser des secteurs jusqu'alors peu couverts", tels que les industries de sécurité, l'agroalimentaire ou le tourisme.
Les PIA, lancés par l'ancienne majorité au plus fort de la crise économique de 2008-2009, sont des crédits budgétaires sanctuarisés, prenant la forme de prêts, de subventions ou de placements. Ils financent des projets de recherche et d'innovation et des initiatives liées à la transition écologique.
Le premier PIA, adopté en 2010, en partie financé par le "grand emprunt", était doté de 35 milliards d'euros. Le deuxième, voté en 2013 sous le gouvernement Jean-Marc Ayrault, s'était vu attribuer une enveloppe de 12 milliards d'euros.
Le commissariat général à l'investissement a par ailleurs présenté un bilan de la première année d'application pour la France du "plan Juncker". Quelques 35 projets français ont été retenus pour ce programme européen, doté de 21 milliards d'euros, destiné à faire remonter les investissements dans l'UE. Le BEI a notamment décidé de participer au financement d'une usine moderne de production de lait UHT en Normandie et à la création en Auvergne-Rhône-Alpes de la première usine européenne de recyclage de titane aéronautique.