Inscrit dans l'Eco quartier situé au nord du XVIIe arrondissement parisien sur la ZAC Clichy-Batignolles, le Thémis est un immeuble de bureaux en construction de 10 655 m² multi-labélisé : HQE Excellent, Breeam Excellent, Effinergie+ et Biosourcé.
Sa structure mixte bois-béton et son exploitation énergétique fondée sur la géothermie en font une véritable vitrine du développement durable.
« Les contraintes environnementales étaient fortes, explique Jean-Loup Lacroix, responsable Géothermie du Groupe CEBTP, maître d’œuvre en charge de la géothermie.
La Ville de Paris a en effet mis en place des réseaux de forage sur la nappe de l’Albien, à plus de 600 m de profondeur et fournissant une eau à plus de 30°C, afin d’alimenter l’ensemble des bâtiments de l’ensemble de la ZAC en chauffage et en eau chaude.
Le problème se situait donc au niveau du rafraichissement des bureaux car l’eau de la nappe était trop chaude pour envisager de servir à la climatisation ».
Les consommations énergétiques des locaux ne devant pas dépasser 50 kWh/m2/an, le maître d’ouvrage, Icade Promotion, a donc décidé de faire des forages sur la nappe du calcaire lutécien, à 40 m de profondeur et offrant une température de 15°C.
Les projets de géothermie de minime importance(2) font l’objet d’une procédure administrative simplifiée depuis le 1er juillet 2015 (décret n°2015-15).
Ceci a donné lieu à une cartographie définissant les zones propices à la géothermie, facilitant ainsi les autorisations de forer: pour les zones vertes, l’entreprise peut télé-déclarer le projet via internet et engager les travaux sans attendre d’autorisation administrative. Les zones orange exigent l’avis d’un expert, tandis qu’en zones rouges, le projet repasse sous le joug du BRGM.
Autre phénomène induit : l’obligation d’une qualification professionnelle pour les entreprises de forage géothermique. Il existe ainsi deux qualifications RGE, Qualiforage module Nappe et Qualiforage module Sonde, qui permettent au maître d’ouvrage de s’assurer que l’entreprise possède les moyens techniques, humains et financiers pour réaliser des forages géothermiques dans les règles de l’art. A noter : en 2015, 620 opérations de géothermie ont été réalisées (hors particuliers) et aujourd’hui, 88 entreprises sont engagées dans la démarche Qualiforage.
(1) Syndicat national des entrepreneurs de puits et de forages pour l'eau et la géothermie.
(2) Sont considérées comme relevant du régime de la minime importance les activités géothermiques recourant à des échangeurs géothermiques fermés, lorsque la profondeur du forage est inférieure à 200 mètres et la puissance thermique récupérée dans l'ensemble de l'installation inférieure à 500 kW.