Au revoir la Chine, bonjour la Loire Atlantique ! Jusqu’à présent, le fabricant d'espaces douche, de receveurs extra plats et de panneaux muraux ASM faisait appel aux Chinois pour fabriquer son modèle de douche destiné au marché des seniors, en remplacement de baignoire.
La PME commercialise pour la dernière année cette douche qui, à la fin de l’année 2016, aura été vendue à 140 000 exemplaires sous marque « blanche ». Elle a en effet récemment fait le pari de relocaliser l’assemblage de ses douches et de privilégier des fournisseurs français.
Créée en 2012, ASM s’éteint aujourd’hui pour laisser place à Ilea. L’appellation désigne à la fois la société et son produit innovant, une douche à l’italienne sur mesure et sans joints silicone, dont la production a tout juste débuté en juin dernier.
A Guérande (Loire Atlantique), la PME loue des bureaux depuis juin 2015 et aménage 2 500 m2 d’atelier au fur et à mesure de la livraison des machines.
Une unité de production est en service et 3 autres sont prévues courant 2017, pour que la fabrication prenne rapidement son rythme de croisière (capacité annuelle d’environ 8 000 douches et 9 700 receveurs de douche). Pour ce faire, l’entreprise a beaucoup investi : en trois ans, le chiffre d’affaires est passé 320 000 € à 3 millions ! ?
En 2016, Ilea emploie 11 salariés, dont 3 uniquement pour le bureau d’études et de développement, basé à Roissy en Brie. Fer de lance de la stratégie de l’entreprise, la R&D représente près de 15 % du chiffre d’affaires.
En 2015, trois brevets ont déjà été déposés, pour la structure et la technique de jonction entre panneaux, pour le receveur de douche, une plaque ultralégère (10 kg), thermoformée “à froid”, et enfin, pour le Tecksynthèse, un revêtement PVC à l’aspect bois destiné à recouvrir le receveur.
L’innovation réside aussi dans la version musicale de la douche, appelée Ilea Connect*. Un haut-parleur Hopman Sound Transfer, est intégré au dos d’une des parois.
Une fois connecté, via le Bluetooth, à un Smarphone, une tablette, ou un autre émetteur, toutes les parois font office de membrane et transmettent les vibrations sonores avec une puissance et une qualité impressionnantes (bande passante de 40 à 14 000 Hz) : l’utilisateur est littéralement “enveloppé” de musique.
Le panneau tricomposants (une plaque PVC de couleur + une âme en mousse polyuréthane rigide + panneau aluminium 8/10 ème permettant de fixer des accessoires.) est collé dans l’atelier de Guérande.
Il est découpé sur chantier pour s’adapter aux dimensions et peut être fixé par percements ou collé au mur, ou encore installé en version autoportante, à distance du mur. La structure de profilés aluminium et PVC permet alors de rattraper de faux aplombs, et de camoufler tuyaux et autres défauts fréquemment rencontrés en rénovation.
L’étanchéité est garantie par la maîtrise de la jonction entre les panneaux : le profilé permet la jonction des panneaux entre eux et l’étanchéité est obtenue par la soudure d’une languette en PVC. Au-delà du remplacement de baignoire, le panneau Ilea pourrait bien prendre des parts de marché à la faïence murale ! C’est l’une des ambitions de Didier Deroux, le fondateur et dirigeant de la PME.
Didier Deroux vise les marchés européens, mais aussi américains, arabes, etc. : « Etant donné sa simplicité de mise en oeuvre, ce produit est intéressant dans les pays où la main d’œuvre qualifiée est rare. Notre objectif est d’atteindre 70 % à l’export, en s’appuyant sur des distributeurs locaux.»
Il en est persuadé, son produit, conçu comme un système constructif, recèle beaucoup de pistes de développement sur le marché de la salle de bains, qui se porte bien. Selon ses projections, Ilea devrait employer une trentaine de personnes d’ici 3 ans.
*A partir de 5 000 € TTC (robinetterie de base, système Hopman et pose incluses). Version sans musique : à partir de 3 500 € TTC (robinetterie de base et pose incluses).