Plusieurs acteurs participent à la définition d’une installation domotique : le client final, l’installateur, parfois l’intégrateur pour les installations complexes et, enfin, l’industriel fabricant les matériels. Depuis peu apparaît un autre acteur : le spécialiste en maintenance de domotique et d’objets connectés. Il faut concilier leurs besoins respectifs. Ce n’est pas toujours simple.
Concilier les aspirations. Le client final, d’abord, exprime un besoin immédiat – télécommander ses volets et économiser l’énergie, par exemple – et demande la plus grande simplicité d’utilisation possible. Ses besoins peuvent évoluer dans le temps, mais il ne pense pas toujours à cette nécessaire évolutivité.
L’installateur doit l’aider à en prendre conscience et ménager la possibilité technique d’une évolution de l’installation vers des fonctions dont, peut-être, nous n’avons même pas encore l’idée. Le client, enfin, a un budget contraint.
Bref, pour le client final, les critères d’une bonne installation domotique sont donc, dans l’ordre : la fiabilité, la simplicité, l’évolutivité et un bon rapport qualité/prix. L’installateur, de son côté, attend un système simple à installer, très facile à configurer, sans outil logiciel coûteux, évolutif, fiable pour qu’il ne revienne pas sur le chantier et rentable pour lui.
L’intégrateur a pour tâche de traduire les aspirations du client et les souhaits de l’installateur, en matériels et logiciels à installer. Depuis quelques semaines apparaissent de nouveaux acteurs qui s’intéressent à la maintenance des installations domotiques et des objets connectés.
Leur raisonnement est assez simple : les installations se multiplient, la plupart des appareils installés requièrent des piles de divers modèles. Il existe ou il existera sous peu, un marché de l’entretien – reconfiguration, changement de piles, etc. – des installations domotiques que le primo-installateur néglige.
Pourtant, Hager prévoit, par exemple, 3 millions de chantiers domotiques d’ici 2020 en logements et en petit tertiaire.
Pour concilier toutes ces aspirations, il faut les traduire en appareils connectés, en réseaux et en applications de pilotage. Parlons d’abord réseaux. Aux débuts de la domotique, la règle était un langage privé pour chaque fabricant.
Somfy parlait sa langue, le RTS. Delta Dore parlait la sienne, le X3D. Legrand avait aussi inventé sa propre langue domotique. Ces divers langages privés existaient sur certains supports physiques, la radio par exemple, mais pas nécessairement sur d’autres comme la paire torsadée, les réseaux IP (Internet Protocole) ou le WiFi.
A côté de ces langages privés, il existe des langages ouverts depuis une vingtaine d’années.
En Europe, KNX qui existe sur tous les supports physiques (tous ? Oui, tous !) radio HF, IP, paire torsadée, courant porteur, etc. ZigBee, un protocole de communication ouvert, sans fil et d’origine américaine, se développe rapidement.
Il y a 18 mois, la ZigBee Alliance, qui gère l’évolution de ce protocole, a en effet eu l’excellente idée de séparer la partie transport des données (protocole de transport baptisé désormais ZigBee Pro) et la partie application (nommée ZigBee 3.0), le morceau du protocole qui donne des instructions aux appareils.
De son côté, Google, soutenu par près de 200 industriels du monde de la domotique, des communications, du chauffage, de l’éclairage et de la climatisation, dont Somfy et Legrand, a créé le couple Thread + Weave.
Thread est un protocole de communication sans fil tout nouveau et capable d’absorber sans ciller les évolutions à venir du monde de l’internet des objets.
Weave est la partie application.
On peut donc désormais transporter du ZigBee 3.0 sur Thread ou du Weave sur ZigBee Pro. Ce qui augmente considérablement les possibilités d’évolution des installations réalisées avec l’un ou l’autre de ces protocoles.