La collecte des déchets de bois a beaucoup progressé ces dernières années, grâce notamment à la montée en puissance de la "responsabilité élargie du producteur" sur les meubles, au tri à la source et l'amélioration des procédés dans les centres de tri.
Mais les deux filières de valorisation de ces déchets, la filière de fabrication des panneaux de particules et celle des chaufferies et chaudières bois, sont aujourd'hui "saturées", une "situation inédite et préoccupante" avec un risque à terme de freiner le recyclage du bois en France, prévient la fédération des entreprises du recyclage Federec.
La filière de fabrication des panneaux de particules est confrontée à la décroissance de ses principaux marchés, le meuble et le bâtiment. En outre, "certains panneautiers ont subi des accidents ces derniers mois", conduisant à "des arrêts temporaires ou prolongés de production et donc des baisses de consommation de bois de recyclage", explique la fédération.
La filière de valorisation énergétique est quant à elle "sous-dimensionnée en France" par rapport à la quantité de bois de recyclage disponible, avertit la fédération. En 2015, 6,6 millions de tonnes de déchets de bois ont été collectées en France, mais seulement 5,2 millions de tonnes ont été valorisées, selon le dernier rapport annuel de Federec.
Les entreprises de recyclage sont obligées d'envisager des "exportations massives" de combustibles vers des pays européens mieux équipés, mais aujourd'hui également saturés.
Le secteur a alerté le ministère de l'Environnement sur les risques que présentent les excès de stocks dans ses exploitations, et estime que "la responsabilité de l'Etat pourrait être engagée en cas d'accident", précise la fédération.
Federec travaille à des solutions de long terme pour une exploitation plus performante des déchets de bois, mais préconise "pour traiter l'urgence" d'orienter les surplus vers des unités de valorisation énergétique, ou à titre exceptionnel dans des installations de stockage de déchets non dangereux.