L'Autorité de la concurrence a expliqué avoir autorisé "sous réserve d'engagements, la prise de contrôle d'Aéroports de Lyon par Vinci Airports". La vente par l'Etat des 60% qu'il détenait dans Aéroports de Lyon à un consortium constitué par Vinci Airports, Predica et la Caisse des dépôts et consignation, a été officialisée par le gouvernement dans un arrêté publié au Journal Officiel.
"Afin d'écarter le risque qu'Aéroports de Lyon privilégie les filiales du groupe Vinci lors de l'attribution de ses marchés, Vinci Airports s'est engagée à prendre des mesures afin de renforcer la transparence des procédures de passation de marchés", souligne l'Autorité dans le document.
Elle indique avoir "identifié le risque qu'Aéroports de Lyon (...) soit tenté de favoriser les offres des filiales du groupe Vinci pour l'attribution de ses marchés de travaux, de fournitures et de services".
"La mise en oeuvre d'une telle stratégie pourrait nuire tout particulièrement aux petites et moyennes entreprises et notamment celles du département du Rhône et de la région Rhône-Alpes", estime l'Autorité.
Aussi Vinci a pris l'engagement "de renforcer la transparence des passations des marchés lancés par Aéroports de Lyon en invitant aux réunions de son comité des achats un représentant de la CCI de Lyon Métropole et de la DGCCRF" (direction générale de la concurrence, ndlr), selon l'Autorité.
Le groupe devra également respecter "des obligations procédurales visant à assurer une forme d'étanchéité entre les membres du comité des achats et les autres entités du groupe Vinci répondant à des appels d'offres ou mises en concurrence".
Pour les marchés supérieurs à 90.000 euros hors taxe, Vinci "communiquera à un mandataire indépendant, agréé par l'Autorité, la liste des appels d'offres lancés et les soumissionnaires retenus".
De son côté, Vinci Airports a précisé que "la dernière étape est la signature du contrat de vente, qui doit intervenir dans les prochains jours, la reprise effective de l'aéroport devant se faire courant novembre".
Dans un avis émis en février 2010, l'Autorité avait pointé les risques d'une "hausse du coût des travaux en cas d'absence d'une réelle mise en concurrence lors des appels d'offres" en cas notamment de privatisation au profit d'un groupe de travaux publics. La branche Vinci Airports gère 34 aéroports dans le monde.