En grève depuis une semaine pour réclamer le paiement de 2 à 8 mois d'arriérés de salaire et leur embauche par Vinci, ces salariés, pour la plupart d'origine turque, "ont décidé de suspendre" leur mouvement selon Christian Renard, de la CGT-construction.
Sogea TPI a procédé à un "paiement anticipé" à FH Service, actuel employeur de ces 32 salariés, et "va faire pression" sur la société "pour qu'elle règle" leurs salaires sur la période du 14 décembre à fin janvier, a expliqué M. Renard.
FH Service travaille pour Sogea TPI depuis le 14 décembre, après la défaillance d'une précédente société sous-traitante, FC 10, pour laquelle travaillaient déjà ces ouvriers sur ce chantier de rénovation du métro parisien, à la station Châtelet-Les Halles.
Des embauches temporaires en intérim ou sous forme de contrat de chantier vont par ailleurs être proposées aux travailleurs, "jusqu'à la fin du chantier à l'été 2017", a-t-il ajouté. Vinci avait annoncé ces mesures dans un communiqué. Elles ont été présentées dans la soirée aux ouvriers réunis en assemblée générale.
Pour les "quelques salariés potentiellement en situation irrégulière", Sogea TPI va aussi "les accompagner dans leur demande de régularisation", a poursuivi le syndicat. "La grève, la mobilisation a payé", s'est-il félicité, et c'est "suite à la médiatisation que Vinci a bougé".
Une nouvelle réunion avec Vinci est d'ores et déjà prévue. C'était "la cinquième grève des salariés. Les grands groupes, Vinci, ne peuvent pas dire qu'ils ne savaient pas", a observé de son côté Ali Tolu, délégué CGT chez Vinci.
Pour M. Renard, ce mouvement est aussi "très important pour l'avenir car on souhaite porter un coup d'arrêt à ces pratiques" de sous-traitance et de travail dissimulé sur les chantiers du BTP, "surtout dans la perspective des travaux du Grand Paris".
platine
Une loi nous avait été présentée pour sanctionner les donneurs d’ordre justement pris en flagrant délit de ce genre de crime. Il semblerait que cette loi, comme tant d’autre, s’est évanouie avant d’entrer en scène, un simple effet d’annonce pour brouiller les pistes. Rien n’est fait pour décourager durablement ces abus, ils persistent donc. Les cartes d’identité du bâtiment n’y changeront rien, sinon de donner une protection bien confortable à ceux qui seront bénéficiaires de ce papier qui ne dépend que d’une simple vérification administrative purement inefficace. Ce n’est pas les papiers qui manquent, mais plutôt les contrôleurs.