"Oui évidemment nous ne sommes pas fiers de cette affaire, oui c'est absolument inacceptable, oui dans ces cas-là il faut prendre ses responsabilités et agir de façon extrêmement rapide", a admis le PDG, Xavier Huillard, en présentant les résultats annuels du géant du BTP et des concessions.
"Prétendre que nous avons zéro défaut sur l'ensemble de nos 250.000 chantiers par an, personnellement, je n'en mettrais pas ma tête sur le billot parce que c'est statistiquement extrêmement difficile", a-t-il poursuivi.
Fin janvier, le groupe a proposé des embauches temporaires aux 32 salariés d'origine turque de l'entreprise FH services, sous-traitant de Sogea TPI. Sans contrat ni salaire depuis des mois, ceux-ci rénovent la station de métro Châtelet-Les Halles pour la RATP.
A ce jour, 18 "ont accepté ce contrat" et 5 autres "ont été embauchées en CDI" afin de régulariser leur situation en France, a précisé le PDG. Christian Renard (CGT) a assuré de son côté que "les 26 grévistes ont tous été embauchés par Vinci" : 21 jusqu'à la fin du chantier, prévue cet été, et 5 autres, des "sans papiers en voie de régularisation", engagés en CDI par une filiale.
Vinci a "fait une avance au sous-traitant pour lui permettre de payer l'arriéré du mois de décembre". "Reste (...) à régler individuellement le cas des arriérés de salaires que ces mêmes ouvriers avaient avec leur employeur précédent : vous voyez jusqu'où on va". Selon M. Huillard, un inspecteur du travail mandaté sur les lieux n'a "rien détecté d'anormal", ce que conteste la CGT.
De son côté, le président de la filiale Vinci Construction, Jérôme Stubler, a affirmé que le groupe "redouble de vigilance" pour détecter tout "dérapage" de ses sous-traitants dans le respect de leurs obligations sociales, tout en étant "limité dans (sa) capacité à le faire juridiquement".
Bientôt obligatoire, la carte d'identité des ouvriers du BTP facilitera les contrôles, notamment sur les chantiers du Grand Paris sur lesquels il y aura "beaucoup de recrutements", a-t-il dit.
Le préfet de la région Ile-de-France a saisi le procureur de Paris tandis que la RATP a déposé plainte contre X pour le préjudice subi, en termes d'image et pour l'arrêt du chantier du métro Châtelet.
platine
Vinci prétend « ne pas pouvoir matériellement contrôler tous ses sous traitant et être juridiquement limité pour le faire ». Batirama dit que « bientôt obligatoire, la carte d'identité des ouvriers du BTP facilitera les contrôles ». Est-ce de la mauvaise foi ou de l’ignorance ? Cette carte ne dira rien du bon payement des charges sociales, c’est un leurre gouvernemental pour cacher le fait qu’ils laissent libre court au travail détaché. C’est aussi une manœuvre de la FFB, pour renflouer les caisses de congés payés. L’efficacité consisterait à se servir de l’obligation récente de la déclaration sociale nominative, DSN, avec mise à jour automatique des données chaque fin de mois. En France on a des idées redondantes, qui font vivre de nombreux parasites concurrents, qui finalement ne servent à rien, car elles restent inexploitées. Ici, http://www.dsn-info.fr/ ils disent : « La DSN, une seule déclaration pour les remplacer toute ». Ne serait ce donc pas là, de la publicité administrative mensongère ? A quoi cela sert de multiplier les contraintes si elles ne servent à rien ?