Dans un rapport - portant sur les années 2013-2014 mais actualisé en 2016 pour la gestion - la Cour pointe la "dégradation continue" depuis 2011, de la situation financière du CSTB, qui a "empêché l'établissement de financer la mise à niveau de ses infrastructures immobilières et productives".
Sa capacité d'autofinancement est ainsi tombée à 1,8 million d'euros en 2015, contre 4,6 millions en 2010. La Cour alerte par ailleurs sur des "défaillances et des lacunes" dans la gestion des ressources humaines et des achats, conduisant dans ce dernier domaine à méconnaître les règles de passation des marchés publics.
Les "anomalies" constatées, comme les "difficultés du CSTB pour fournir les justificatifs de certains achats, traduisent un désordre de gestion et des faiblesses dans le contrôle interne de la dépense", estime la Cour.
Le CSTB, qui dispose d'un budget proche de 100 millions d'euros et emploie 900 personnes sur 5 sites, "ne dispose pas des outils de pilotage permettant de contrebalancer la forte autonomie" de ces directions opérationnelles dispersées sur le territoire.
Et alors que plus de 80% de ses ressources proviennent d'activités commerciales, l'organisme n'a qu'une "connaissance approximative" du coût de ses activités, "faute de comptabilité analytique satisfaisante et du fait d'une collecte peu fiable des données".
Ainsi les activités technologiques, qui représentent environ la moitié de ses recettes commerciales, "se sont fortement accrues sur la période sans que leur rentabilité soit clairement établie".
La Cour juge "indispensable" de voir le CSTB se doter "à très court terme" d'un instrument fiable d'analyse des coûts, d'un contrôle centralisé des engagements et d'une "cartographie des risques".
La diminution du financement apporté par l'Etat ne s'est pas traduite par une contraction équivalente des ressources du CSTB, celui-ci devant bénéficier de 30 millions d'euros de 2015 à 2025, provenant d'un établissement d'aménagement dissous, l'Epani.
Mais l'utilisation prévisionnelle de ces fonds est "entachée d'incertitudes": la direction du CSTB doit la préciser et elle doit faire l'objet d'un "suivi rigoureux" par les autorités de tutelle.
"La nécessaire modernisation du pilotage administratif et financier est en cours" et une "stratégie globale" a été définie pour les filiales du CSTB, a assuré son président, Etienne Crepon, dans un courrier du 2 mars, joint au rapport.