D'après les chiffres du ministère du Logement, 28% de ces 133.316 logements sociaux encore à construire (départements d'Outre-mer inclus) seront destinés aux ménages très modestes: les plus subventionnés, ils auront les loyers les plus faibles.
"Ces chiffres n'avaient pas été atteints depuis 2010 et c'est la deuxième meilleure année depuis 2000" a commenté la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse. Au total, 75% des logements sociaux financés sont situés en "zone tendue", où l'écart entre la demande et l'offre de logements est le plus fort.
Cette production a donc été "mieux répartie et mieux adaptée aux besoins", a estimé Mme Cosse, citant la Cour des comptes selon laquelle en 2009, "75% des logements sociaux étaient financés là où il n'existait pas de besoin manifeste".
L'an dernier 36.442 logements PLAI (destinés aux ménages les plus modestes) ont été financés, ainsi que 32.615 PLS (destinés aux demandeurs les plus aisés) et 61.259 PLUS (catégorie intermédiaire), a détaillé la ministre.
Sur le quinquennat de François Hollande (2012-2016), 553.811 logements sociaux ont ainsi été financés - dont environ un quart (26%) destinés aux plus modestes - soit "autant que de 2000 à 2007", a précisé la ministre.
Le ministère a également établi un bilan triennal (2014-2016) provisoire de l'application de la loi SRU (Solidarité et rénovation urbaine) de décembre 2000.Celle-ci impose aux communes de plus de 3.500 habitants (1.500 en Ile-de-France) de disposer, d'ici à 2025, de 20% de logements sociaux, un taux relevé à 25% en 2014, excepté pour certaines communes, lorsque la "situation locale" le justifie.
Globalement, l'objectif triennal de production de 174.000 logements sociaux "a été atteint et même dépassé", avec 187.425 logements réalisés ou financés dans des communes déficitaires, a précisé le ministère. Comparé aux trois années précédentes (2011-2013), ce nombre a bondi de 34%.Toutefois, certaines communes restent récalcitrantes : 127 villes, soit 11% de celles ayant des obligations de rattrapage, ont réalisé moins de 20% de leur objectif de construction de logements sociaux.
Les noms des communes déclarées "carencées" - ce qui les expose à des sanctions financières et à une action coercitive de la part de l'Etat - seront connus par arrêtés préfectoraux en juillet. En 2016, cinq villes, Le Cannet, Antibes, Aix-en-Provence, Saint-Maur-des-Fossés et Nogent-sur-Marne, ont été soumises aux plus fortes pénalités parmi 615 communes sanctionnées à hauteur de 51 millions d'euros au total.
Selon le bilan provisoire publié Le Cannet a continué à traîner les pieds, ne réalisant que 17% de ses objectifs et affichant un taux de logements sociaux quasi stable: 7,52% l'an dernier, contre 7,22% en 2014.
Les autres ont fait davantage d'efforts : Antibes a réalisé 50% de ses objectifs, affichant un taux de logements sociaux de 10,10% contre 9,33%, tandis qu'Aix-en-Provence atteignait 87% du rattrapage exigé, son taux passant de 18,93% à 19,63%.
Enfin les villes de Saint-Maur-des-Fossés et Nogent-sur-Marne ont réalisé respectivement 34% et 74% de leurs objectifs, la première passant de 7,24% à 7,86% de logements sociaux, la seconde, de 12,57% à 12,52% - la production de logements privés y ayant probablement davantage progressé.