Les déchets inertes (essentiellement les terres excavées, ndlr) représentent 80% des 227,5 millions de tonnes de déchets produites cette année-là par ces entreprises, selon des chiffres mis en ligne par le Commissariat général au développement durable (CGEDD), qui dépend du ministère de l'Environnement.
Cela représente une baisse de 10% comparé à la production de déchets de l'année 2008, un recul à rapprocher d'une contraction de l'activité de 12% sur la période.
Ces déchets inertes "sont majoritairement dirigés, dès la sortie de chantier, soit vers d'autres chantiers où ils sont réutilisés, soit vers des structures de valorisation : recyclage, remblaiement de carrières", précise l'étude, pour laquelle 7.049 entreprises du BTP ont été interrogées.
Ils représentent 93% des déchets produits par les entreprises des travaux publics, qui en valorisent ou en réutilisent 63% dès la sortie du chantier, et 75% de ceux du secteur du bâtiment (valorisés dès la sortie de chantier à 46%, ces entreprises ayant souvent recours à un collecteur de déchets).
Le reste est constitué de déchets "non inertes non dangereux" (13,2 millions de tonnes soit 6% du total) et de "déchets dangereux" (2,8 millions de tonnes, environ 1%). Ces proportions étaient globalement les mêmes qu'en 2008.
Au sein des déchets dangereux, les déchets amiantés montent en puissance avec 570.000 tonnes (1/5e des déchets dangereux) en 2014, dont plus des deux tiers sont des matériaux de construction contenant de l'amiante. Ces déchets dangereux sont peu valorisés en sortie de chantier, avec seulement 7% recyclés ou réutilisés, et moins de 2% "exploités en valorisation énergétique".
Si les terres et cailloux pollués, qui représentent la moitié de ces déchets, sont stockés à 50% dès la sortie de chantier, ce n'est "pratiquement jamais le cas" pour le bois, le verre et le plastique contenant des substances dangereuses, les ampoules, néons, ou les piles.
Le secteur de la dépollution a représenté quant à lui 4,7 millions de tonnes de déchets produits en 2014, à 70% des déchets inertes et environ 20%, des déchets dangereux, selon le CGEDD.
Une directive européenne impose de valoriser à 70% d'ici 2020 les déchets du BTP, qui, en France, représentent 70% de l'ensemble des déchets produits chaque année, loin devant les déchets ménagers (moins de 10%) ou ceux de l'industrie par exemple.