Il souhaite produire chaque année 50.000 tonnes de poisson de lagon (principalement des mérous et des napoléons) destinées à l'export. Les travaux débuteront en décembre, selon Wang Cheng, président de la société Tahiti Nui Ocean Foods. L'homme d'affaires a fait fortune dans les énergies renouvelables, en particulier les panneaux solaires et les véhicules électriques.
Le gouvernement de la Polynésie française soutient le projet, en gestation depuis cinq ans. Il permettra, selon Wang Cheng, la création de près de 300 emplois pendant les 30 mois de chantier, et de 500 emplois dès le début de l'exploitation. Une chance à saisir dans des atolls qui se dépeuplent et où les seules ressources sont la pêche et le coprah (noix de coco) ou, plus rarement, la culture de perles et le tourisme.
Wang Cheng a insisté sur la protection de l'environnement. Tous les véhicules qui circuleront sur l'atoll seront électriques et se rechargeront sur des bornes solaires. Les activités de la ferme seront aussi alimentées par des toitures équipées de panneaux solaires. Plus original: les déjections de poissons seront consommées par des concombres de mer (holothuries), qui seront élevés au fond du lagon et aussi exportés car ils sont prisés en Chine. L'idée est de recréer un cycle naturel, en s'aidant de la courantologie, pour limiter les dépôts au fond du lagon.
L'homme d'affaire a promis qu'il irait au-delà des normes environnementales en vigueur: les cages à poissons seront espacées d'au moins un kilomètre. Si le lagon de Hao ne parvient pas à produire le tonnage envisagé, l'entreprise sollicitera les atolls environnants plutôt que de le surexploiter.
"Les meilleurs lagons, ça donne les meilleurs poissons et ça ouvre les meilleurs marchés", a dit Wang Cheng devant Edouard Fritch, le président de la Polynésie française. "Nous avons une technique d'écloserie unique au monde et nous bénéficierons du soutien scientifique de l'université de Shanghai", a-t-il précisé.
Hao a été une base arrière des essais nucléaires de Moruroa et Fangataufa pour l'armée française. Ce choix a donc pu surprendre, mais l'atoll a été dépollué. Les infrastructures déjà en place ont permis un investissement moindre. L'exploitation devrait commencer en 2020.