Certes, l’indice IPEA porte méthodologiquement sur un millier d’entreprises, et les statisticiens de l’Insee auscultent des chantiers types identiques sur deux trimestres consécutifs. De fait, entre un et deux tiers des réponses sont exploitées… Ce qui peut paraître statistiquement fragile.
Cependant, sur de longues périodes comme celles que fournit le statisticien national, la lecture des données devient intéressante (voir la figure ci-jointe).
Cette étrange suite de points colorés a été réalisée à l’aide du tableau de données joint à la dernière livraison, fin août dernier. Sur dix-huit ans et demi, l’indice est passé de 68,1 au premier trimestre de 1999 à 108,1 au deuxième trimestre de 2017 – la base 100 étant calée en 2010.
La lecture de cette longue période résumée de manière graphique montre de sérieux bouleversements que la focalisation sur l’évolution trimestrielle masque.
Une conclusion s’impose : les évolutions de certains métiers stagnent depuis près de dix ans – maçonnerie, plâtrerie, peinture –, certains connaissent des progressions relativement faibles – l’électricité et la couverture – et d’autres poursuivent une véritable embellie – la plomberie et le sanitaire, même si l’envolée a été chaotique, la menuiserie bois et métallique, cette dernière étant regroupée à la serrurerie, c’est-à-dire la façade généralement tertiaire.
Pour les statisticiens de la FFB (Fédération française du bâtiment), ces évolutions tiennent prioritairement à l’évolution du prix des matériaux. Ce qui explique les sautes d’indices de la métallerie-serrurerie. Le profil de la courbe d’indice de ces professions suit celui de l’évolution du cours de l’aluminium et du fer. Cependant, on peut remarquer que les baisses du fer sur le marché mondial – cela a été le cas entre 2013 et 2015 – n’ont aucun effet sur l’indice Insee…
Pourquoi des activités comme la menuiserie bois et PVC, le génie climatique et la plomberie et le sanitaire tirent-ils leur épingle du jeu de manière aussi spectaculaire ? Ici, l’argument « prix des matériaux » ne tient plus. Selon la FFB, c’est la demande des clients qui contribue à faire évoluer les prix.
Si cet indice ne porte pas sur la construction à proprement parler, mais sur les travaux plus modestes, à l’évidence la croissance est portée par la rénovation énergétique : changements de fenêtres et de portes d’entrée, de chaudières, de pompes à chaleur. Hors champ, la décoration est visiblement le secteur le plus affecté.
Bonjour, article très intéressant. Depuis environ 2006, le gouvernement met en place des actions ayant pour but de réduire la consommation énergétique des Bâtiments. A la lecture du graphique, force est de constater que les actions menées jusqu'ici favorisent le lot plomberie et menuiseries extérieures au détriment du lot isolation - merci les campagnes de publicité à la TV. D'ailleurs, il est où le lot isolation ??? Dans le lot charpente ? Ah non, il n'y est pas non plus ! Le lot isolation est probablement noyé dans le lot maçonnerie pour les matériaux à isolation répartie. Ou peut être dans le lot platerie pour les matériaux à destination ITI. On peut peut être aussi considérer qu'il soit dans le lot peinture/ravalement pour les matériaux à destination ITE. Faites donc votre propre analyse pragmatique. Merci de m'avoir lu. Cordialement. JBM817
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Bien lu ! Bien vu ! jbm817. Je dis à tous mes clients d'isoler leur cabane (maison), je sais que c'est pas très commercial pour un plombier mais bon...